Hiver comme été, à Ath Zmenzer, commune située à une dizaine de kilomètres au sud de Tizi Ouzou, l'eau coule à flots. Non pas dans les robinets des ménages, mais sur la chaussée. Le CW2, qui traverse la commune, subit des dégradations en raison des fuites et des réparations sommaires effectuées par l'ADE. Entre le village de Bouhinoun et Alma, chef-lieu communal, plus d'une vingtaine de fuites sont dénombrées. Le débit est tellement important que des habitations sont menacées. La route est éventrée et les bas-côtés sont verdoyants en plein été. L'eau pompée de la station de Bouaid, à la sortie ouest de la ville de Tizi Ouzou, va dans les caniveaux, on estime que les différentes fuites peuvent cumuler des pertes de plusieurs litres par seconde et cela dure depuis plusieurs mois, jour et nuit. Un cadre de l'ADE, contacté à ce sujet, répondra : «Nous intervenons à chaque fois qu'une fuite est signalée. Nous faisons de notre mieux. Mais, le problème nous dépasse. Le réseau est tellement vétuste qu'il faudrait le refaire entièrement.» Notre interlocuteur précise que c'est le rôle de la direction de l'hydraulique de rénover le réseau. Cette conduite d'un diamètre de 800 mm à été réalisée dans les années 1980. Des questions se posent alors sur cette durée de vie. Le vieillissement de cette canalisation d'eau potable et sa dégradation progressive ne se manifestent que sur un tronçon de quatre à cinq kilomètres. La corrosion ne concerne pas, par exemple, le réseau qui va d'Ath Zmenzer à Beni Douala. D'autres explications sont avancées ; les canalisations qui éclatent ne sont pas conformes à l'alimentation de l'eau potable. Elles seraient destinées au… gaz.