Accroché spécialement pour El Watan Week-end à l'issue de la finale de la coupe d'Algérie remportée face à l'ESS, le coach marocain du CRB est revenu sur cette consécration, tout en faisant ses adieux aux amoureux du Chabab et à tous les Algériens. L'ancien portier de la sélection du royaume chérifien a tenu à mettre en avant la grande fraternité et d'amitié entre les peuples algérien et marocain. - Le CRB a déjoué les pronostics en remportant la coupe d'Algérie face au champion en titre et favori de l'épreuve. Un mot sur cette consécration ? C'est une consécration méritée. Il faut rendre hommage aux joueurs qui ont consenti des sacrifices tout au long de la saison. Ils ont tout de suite adhéré à mes projets dès ma venue au Chabab, avec notamment le premier projet qui était le maintien. Un objectif assuré avant le terme de la saison. On a prouvé lors de la seconde manche du championnat que le Chabab s'est bien remis sur les bons rails, et surtout à la place qui lui sied, c'est-à-dire un club qui joue pour les titres. On a disputé cette finale face à une coriace équipe sétifienne, une équipe très expérimentée et qui n'est ni plus ni moins que le champion d'Algérie en titre. Une grande équipe avec des individualités qui pouvaient faire la différence à n'importe quel moment de la partie. Mais dans cette finale, et malgré la chaleur et la force de l'adversaire, on a imposé notre rythme avec une nette domination tout le long des 90 minutes. On aurait même pu faire la différence et remporter ce match avant les prolongations, n'était le manque de réussite dans le dernier geste devant les buts, avec les occasions nettes qu'on s'est créées. Mais notre domination, on l'a concrétisée lors de la seconde prolongation avec un joli but qui nous offre ce trophée. Un cadeau qui vient consacrer le travail et les sacrifices de toute une saison. Ce titre, je le dédie à tous les amoureux du Chabab et surtout aux fans qui sont venus nombreux nous supporter en dépit de la difficulté en venant tôt au stade et malgré la canicule, mais en restant confiants et croyant dur comme fer à la consécration de l'équipe. - Revenons sur le match en question. On attendait de voir l'ESS faire le jeu, mais c'est le Chabab qui a dominé la partie. Vous attendiez-vous à un tel scénario ? Au risque de vous étonner, le scénario de cette finale je l'avais prévu ainsi et j'ai basé notre tactique de jeu sur ça. J'étais persuadé que la concentration tout au long du match allait être la clé de cette finale. Connaissant trop bien la force de notre adversaire et notamment de ses individualités qui pouvaient faire la différence à tout moment, j'ai donc insisté auprès de mes joueurs sur cet aspect et, Dieu merci, ils étaient irréprochables à ce niveau, où il n'y a eu aucun moment de relâchement ou de déconcentration de leur part. Le seul souci, c'était la dernière touche qui a manqué pour conclure nos occasions. Mais on a fini par l'avoir en fin de match. - Vous concluez votre aventure avec le CRB avec un titre. Qu'elle sensation cela vous procure-t-il ? Je vous dirais simplement, même si c'est trop peu pour l'exprimer, que je suis le plus heureux entraîneur au monde. Je suis d'autant plus heureux qu'au-delà de l'aspect sportif, j'ai découvert un peuple algérien qui respecte et aime les Marocains. Un sentiment, je vous assure, bien partagé. Et ceux des Algériens qui en doutent n'ont qu'à aller au Maroc pour le constater. Idem pour mes compatriotes que j'invite en Algérie pour découvrir le respect, l'amitié et l'esprit de fraternité que leur voue le peuple algérien. Pour ma part, je connaissais bien cette fraternité qui lie nos deux peuples, et le respect que me vouaient les Algériens en tant qu'ancien portier de la sélection marocaine à travers mes amis joueurs internationaux algériens. Mais je ne m'attendais pas que ce respect et cette fraternité soient aussi profonds et forts. C'est d'ailleurs ce qui m'a incité à faire des sacrifices en restant au Chabab et honorer mes engagement envers le club jusqu'au bout, malgré la difficulté et la situation délicate qui prévalait et que tout le monde connait. - Votre départ du CRB vers la formation de Tanger étant décidé depuis plusieurs semaines, n'avez-vous pas quelque part des regrets de quitter l'Algérie et le Chabab après cet exploit en coupe ? Je ne peux pas nier que quelque part il y a un peu de regret, notamment après cette consécration, mais aussi pour les moments intenses et inoubliables que j'ai vécus en Algérie et avec le CRB malgré la difficulté de la tâche. Je pars avec un grand pincement au cœur. Vous savez, c'est une question de «mektoub». Ce même «mektoub» qui a fait que je vienne en Algérie pour driver le CRB, alors que même dans mes rêves et pour plusieurs autres considérations je ne pouvais imaginer qu'un jour je viendrais en Algérie pour entraîner une équipe, et en particulier un grand et prestigieux club comme le Chabab. Dieu merci, le destin m'a permis de vivre cette expérience particulière et riche en émotion, et je ne souhaite que de la réussite au Chabab et aux Algériens.