Résultats d'enquête sur la transparence budgétaire “Open Budget Initiave 2006” dans 59 pays. Au classement : l'Algérie à la 39e place. Notre pays, conclut cette étude, “fournit des informations minimales aux citoyens”. L'importance d'une telle étude jamais réalisée auparavant sur l'Algérie se mesure aux enjeux pas toujours évidents qu'elle soulève. Le gouvernement promet une réforme devant intervenir en 2009. La question budgétaire reste un sujet politique par excellence. Les citoyens ont le droit de savoir les dépenses qui en sont faites et comment. Les Algériens savent déjà que le système budgétaire actuel est suranné. En effet, il ne rend compte que peu ou prou de la gestion qui en a résulté au bout d'un exercice. Le plus curieux des utilisateurs se perdrait assurément dans les méandres d'une longue et fastidieuse lecture des chapitres du livre des dépenses du budget. Et c'est justement à ce niveau même que le thème de la transparence budgétaire, dont pourtant des politiques se gargarisent à l'envie sans jamais en dire la saveur, subit toute la déformation d'une communication jamais arrivée à destination, en l'occurrence le citoyen. Ainsi ni le politique ni même le citoyen en général n'a la possibilité d'avoir un regard sur les dépenses gérées par les différents démembrements de l'Etat. Un parlementaire par exemple n'a pas les moyens d'exercer sa mission de contrôle. Le contre-pouvoir s'en trouve ainsi éliminé. La question de contrôle devient impossible tant du fait d'un système complexe et indéchiffrable que de l'absence curieuse de la loi du règlement budgétaire. Il en est aussi du rôle des organismes de contrôle des deniers publics. L'Inspection générale des finances (IGF), la très célèbre Cour des comptes, et d'autres encore dont on sait ce qui se fait réellement. L'opinion ne connaît absolument pas le contenu des rapports élaborés par ces institutions. Quand il arrive d'en avoir quelques éléments de réponses, c'est tout simplement parce que la presse s'en est fait l'écho sur un sujet devant alimenter l'actualité. S'agissant de la Cour des comptes, par exemple, les rapports ne sont jamais rendus publics depuis des années. Les parlementaires n'en disposent pas eux-mêmes. L'information reste ainsi entre les mains de l'Exécutif. Bien loin de l'objectif de démocratisation de toute information intéressant l'opinion publique nationale.