Le directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), Abdelghani Hamel, a effectué, dimanche, une visite de travail et d'inspection à travers les infrastructures de la Sûreté nationale dans la wilaya de Khenchela. Cette visite, initialement prévue depuis presque deux ans, ajournée à plusieurs reprises pour plusieurs raisons, dont l'agenda très chargé du général-major, était visiblement très attendue, car de l'avis de nombreux citoyens interrogés par El Watan, le fonctionnement de la police à Khenchela bat de l'aile et le bilan de l'actuel chef de sûreté de wilaya (il était chef de sûreté de daïra à El Khroub dans la wilaya de Constantine), en poste à Khenchela depuis bientôt 3 ans n'est pas particulièrement reluisant. Un bilan marqué par des dysfonctionnements, voire des violations, des lois de la République. A commencer en interne, où les pressions de toutes sortes sur nombre de fonctionnaires de la police a amené certains d'entre eux à faire usage de leur arme de service, soit de manière suicidaire, soit contre leurs supérieurs hiérarchiques (à El Mahmel et Kaïs notamment), ou à recourir à des arrêts de travail à répétition pour souffrance mentale et «burn-out» (épuisement physique et harcèlement moral). Plus grave encore, des policiers ont fait usage de violences physiques contre un mineur lors de son arrestation à Kaïs. Par ailleurs, malgré les nombreux délits d'ordre économique et financier dans l'utilisation de l'argent public, les activités des services de police concernés ne sont pas florissantes. Le bilan n'est pas meilleur en matière de protection des biens et des personnes, à l'image de ce qui est arrivé à cet investisseur privé, Bouzidi, au niveau de la zone touristique de Hammam Essalhine, dont les plaintes auprès de la police n'ont pas abouti, condamnant son projet à l'échec. Autre caractéristique des services de police à Khenchela : la presse et les journalistes ne sont pas les bienvenus. A titre d'exemple, la plainte pour agression subie par les journalistes d'El Watan, le jour de l'élection présidentielle d'avril 2014, n'a pas quitté les tiroirs de la police judiciaire. Autre dérive : l'obtention de la liste des appels (reçus et envoyés) du correspondant local d'El Watan dans des conditions illégales par un fonctionnaire de la police auprès de l'opérateur Mobilis, la plainte en justice contre cet abus de pouvoir, déposée par le concerné est, à ce jour, restée sans suite. Espérons que la visite du DGSN à Khenchela permettra de remettre de l'ordre dans le fonctionnement des services de la police et que des mesures dans ce sens soient prises dans un proche avenir.