Compte tenu des retards dans l'exécution des travaux, le projet des 248 logements socio-participatifs (LSP), lancé en février 2005, a de fortes chances de ne pas prendre forme avant 2010, estiment ses bénéficiaires. Le délai de réalisation, fixé à 12 mois, a été largement dépassé et le taux d'avancement des travaux se situe dans une fourchette comprise entre 10% (pour les lots 90 et 84 logements) et 5% (pour le lot 74 logements), selon l'estimation des mêmes bénéficiaires. Ce n'est pas celle de l'agence foncière qui a arraché le marché. Pour cette dernière, le taux de réalisation est de 30% pour le lot 90 logements, de 20% pour le lot 84 logements et de 12% pour le lot 74 logements. Ces taux sont fortement contestés. Pour nous permettre de nous faire une idée précise sur la cadence imprimée aux deux chantiers en activité sur les deux sites (90 et 84 logements), les bénéficiaires de ce projet LSP, qui s'inscrit dans le programme quinquennal du Président pour la réalisation de 1 million de logements, nous ont accompagnés sur place. Force a été de constater la justesse de leur estimation. Non seulement les chantiers avancent à pas de tortue sur les deux lots (90 et 84), mais celui des 74 logements est carrément à l'abandon. L'entrepreneur a simplement jugé bon de résilier le contrat qui le lie au promoteur, en l'occurrence l'agence foncière. Quand les concernés se plaignent au promoteur en question, on leur répond qu'il est à la recherche d'un entrepreneur ! Réponse qui laisse perplexe : pourquoi tous les entrepreneurs, qui se battent avec parfois l'énergie du désespoir pour empocher un contrat avec d'autres secteurs, renâclent-ils dès qu'il s'agit de travailler avec l'agence foncière ? Celle-ci sous-traite-t-elle avec ses partenaires en leur octroyant une marge bénéficiaire suffisante ? N'est-ce pas l'absence de cette marge qui décourage les entrepreneurs qui se présentent pour sous-traiter avec l'agence foncière ? En tout cas, le mécontentement chez les futurs propriétaires est à son comble. Ayant versé une première tranche de 40 millions de centimes pour un F4 et 30 millions de centimes pour un F3, ils sont d'autant plus las d'attendre qu'ils continuent à payer le loyer chez le privé, ce qui limite considérablement leur participation, le moment venu, au versement de la 2e tranche. Certains jeunes voient leurs projets matrimoniaux contrariés par tant de lenteur dans l'exécution du projet. Pour ces bénéficiaires, le projet n'a été réellement lancé qu'en août 2006, avec 18 mois de retard sur la date de lancement prévue en février 2005 et s'interrogent sur les réelles capacités du promoteur à livrer les 248 logements LSP avant 2010 !