La gestion opaque du foncier urbain et industriel dans la ville de Sidi Bel Abbès ne cesse d'attiser la colère de la population locale, scandalisée par les proportions effarantes prises par le «trafic d'influence» et la «corruption» dans les rouages de l'administration. Jeudi, des citoyens du quartier Sidi Djilali ont organisé un sit-in au niveau de l'immense terrain vague séparant les lotissements dits S1 et S2, pour réclamer toute la vérité sur les dessous de l'attribution de plusieurs assiettes foncières à des promoteurs immobiliers, alors que ces dernières devaient initialement servir à accueillir des espaces verts et des aires de jeu. «Nous, habitants des lotissements, première et deuxième tranche de Sidi Djilali, malheureusement non baptisés depuis 1989, sollicitons votre intervention pour arrêter le massacre en cours. Des terrains ont été attribués par l'ancien wali à des promoteurs, privant ainsi les enfants du quartier d'aires de jeux et bafouant toutes les règles d'urbanisme et de planification», précisent-ils dans une pétition adressée au Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune. «Lors de la visite du ministre des Affaires religieuses, en 2016, l'ex-wali avait pris l'engagement de préserver cet espace au profit des citoyens de Sidi Djilali», indique, pour sa part, le président du comité de quartier. Cependant, quelques mois après, il s'est avéré que des promoteurs «chanceux» ont bénéficié de plusieurs lotissements pour la réalisation de logements promotionnels, et ce, dans l'opacité la plus totale. «Il est inadmissible de continuer à bétonner des quartiers en empiétant sur le Plan d'occupation du sol et en violant toutes les lois de l'urbanisme en vigueur», s'indigne un habitant du quartier. Selon plusieurs personnes interrogées, les pouvoirs publics avaient envisagé il y a quelques années d'aménager plusieurs esplanades et espaces verts dans le quartier populeux de Sidi Djilali et procédé à l'inscription de ces projets avant qu'ils ne soient gelés. Il y a lieu de signaler que plusieurs concessions de terrains destinés à l'«investissement», notamment au lieu-dit le Bosquet, font également l'objet de contestation de la part d'une quinzaine de porteurs de projets, qui réclament, eux aussi, une commission d'enquête sur la gestion du foncier dans la wilaya.