La guerre est ouverte entre les locataires des lotissements de Sidi Harb II et Sidi Achour, et des promoteurs immobiliers ayant lancé de nouvelles constructions à proximité de ces habitations. Les riverains sont convaincus de la non-conformité des travaux en raison des nombreux dégâts provoqués dans leurs logements depuis le lancement du projet. Les promoteurs s'en défendent et les accusent à leur tour. Murs lézardés sur des pans entiers, fondations gravement fissurées et menaçant affaissement. C'est le lot des habitants des lotissements de Sidi Harb II, de Sidi Achour et de la Baie des corailleurs dont les logements sont situés juste à proximité des terrains d'assiette de grands ensembles actuellement en construction. Une situation très préoccupante pour des dizaines de pères de famille qui ont constaté l'apparition, chaque jour que Dieu fait, de dommages plus importants, autant à l'intérieur qu'à l'extérieur de leurs habitations depuis l'entame des travaux de construction des immeubles cités. Les plus touchés tirent la sonnette d'alarme et multiplient les démarches auprès des autorités locales pour se préserver d'une catastrophe annoncée. Rapports d'expertises et constats d'huissiers à l'appui, certains d'entre eux ont même introduit des actions en justice pour amener les promoteurs immobiliers mis en cause à se conformer aux normes de construction. Ils les accusent ouvertement de dépassements dangereux des limites qui leurs sont fixées dans les plans de masse approuvés par la direction de l'urbanisme de Annaba. Les plus audacieux vont jusqu'à les dénoncer d'avoir empiété sur les espaces verts, les servitudes et, parfois même, sur la voie publique. Ceci sans parler des nuisances de toutes sortes que ces projets ont induit dans leur quotidien, telles que le déversement de remblais sur les voies d'accès et l'utilisation non réglementée des engins de chantiers, de la brise roche et des pelleteuses en particulier. Contactés par nos soins, les promoteurs immobiliers, visés par les habitants de Sidi Harb II et du lotissement de la Baie des corailleurs, se défendent d'avoir empiété sur des servitudes ou d'être à l'origine d'un quelconque dégât dans les logements situés à proximité de leurs chantiers respectifs. Ils se disent détenteurs de permis de construire en bonne et due forme et accusent de leur côté leurs détracteurs — qui contestent leur présence sur les lieux — d'obstruction à l'avancement des travaux. Alors, existe-t-il des bénéficiaires dans ces lotissements sociaux qui veulent empêcher “d'autres” à côté d'eux et faire de leurs sites des quartiers résidentiels ? Le président de l'APC de Annaba, interpellé par les citoyens pour intervenir dans cette affaire, déclare, quant à lui, qu'il a répondu à leurs préoccupations en alertant la direction concernée par l'urbanisme, le suivi et le contrôle des projets d'habitat. Le P/APC ajoute que l'hôtel de ville n'a jamais ménagé ses efforts pour respecter la législation en vigueur — dont le Pdeau et le POS — chaque fois que des infractions ont été retenues. D'ailleurs, une trentaine d'opérations de destruction de bâtisses ont eu lieu dans différents quartiers de la ville de Annaba. Nous apprenons, par ailleurs, que l'un des projets de promotion immobilière a fait l'objet de réserves de la part des élus parce qu'implanté dans un secteur réputé non urbanisable dans le plan d'aménagement urbain, soit sur un lit d'oued plus précisément. La commune, qui avait pris conscience du danger réel encouru à terme par les futurs habitants des logements en construction, a refusé de reconduire les permis de construire signés en 1999. Certains élus ne cachent pas leur étonnement qu'une opération de ce genre ait pu être avalisée, étant contraire à toutes les procédures d'usage. Il semble que toutes les opérations jugées non conformes sont en cours d'étude et des mesures qui ne feront pas que des heureux seraient sur le point d'être prises par les autorités locales, dont l'actuel wali qui a déclaré, à maintes reprises, son intention de mettre de l'ordre dans la gestion du foncier. Ahmed Allia