Au moins deux des onze long-métrages en compétition au Festival du film arabe, prévu entre le 25 et 31 juillet, seront projetés en avant-premières, a indiqué Brahim Seddiki, commissaire du festival, lors d'une conférence de presse organisée mercredi à l'APC d'Oran. Il s'agit du film algérien En attendant les hirondelles, de Karim Moussaou, dont la sortie publique n'est prévue qu'en novembre prochain, et d'El Ab (le père) du Syrien Bassil Al Khatib. Programmer des films inédits est une avancée palpable pour cet événement cinématographique, qui célèbre cette année sa dixième édition. «Il y avait un avant pas toujours facile mais aussi des perspectives d'avenir réelles, car le festival est aujourd'hui consacré et a laissé son empreinte dans le milieu du 7e art», a estimé le même responsable. En tout, 31 films (11 longs métrages, 10 courts et 10 documentaires) sont prévus au programme de la compétition. Auparavant, il fallait choisir entre un demi-millier de productions, dont les auteurs ont émis le souhait de participer à cette édition. La tâche n'a pas été aisée et à la responsabilité de choisir les meilleures œuvres en ayant fait appel à l'aide d'experts et de cinéastes confirmés, s'ajoute tout le travail de préparation, notamment logistique, nécessaire à la réussite de la manifestation qui se déroulera dans les salles Es-Saâda, Le Maghreb et La Cinémathèque. Une chose est sûre, «les répercussions du contexte dans lequel vivent les sociétés arabes sur la création cinématographique seront bien représentées dans cette édition», promet le commissaire du festival, plaçant la nouveauté et la qualité des œuvres en haut du tableau des préoccupations. Pour la constitution des jurys, on a également fait appel à des compétences nationales, celles issues de la sphère dite «arabe» mais aussi à plusieurs autres nationalités. Ainsi, pour la catégorie longs métrages, c'est à la figure marquante du cinéma tunisien Férid Boughedir qu'échoit l'honneur de présider un jury formé par d'autres personnalités, tel Azzouz Begag, d'origine algérienne et choisi pour sa qualité de scénariste, mais ce romancier, à qui on doit Le Gone du chaâba, porté à l'écran, a déjà occupé le poste de ministre délégué en France. Karim Traidia, réalisateur et scénariste algérien évoluant aux Pays-Bas a été choisi pour présider le jury de la catégorie courts métrages, tandis que le Belgo-Palestinien, Michel Khelifi, aura à diriger les débats qui départageront les films documentaires. Dans cette catégorie, fait inattendu, on apprend la participation du grand cinéaste algérien Merzak allouache, avec son Enquête au paradis. Sinon, ne serait-ce que pour la célébrité du nom qu'il évoque, le documentaire intitulé Youcef Chahine et l'Algérie, de Salim Agar, sera également particulièrement attendu. A noter que pour la catégorie courts métrages, le nom de Mohamed Yargui n'est pas nouveau, du fait que celui-ci, revenant cette fois avec Waadek (je te promets) a déjà été lauréat de l'Ahagar d'or (dénomination du prix de l'époque) pour son film Houria. Parmi les films hors compétition, qui seront projetés notamment en plein air à Oran, le responsable du festival a voulu attirer l'attention sur l'un en particulier, Mawlana, de l'Egyptien Magdy Ahmed Ali, qui a adapté un roman de Brahim Aïssa. D'abord parce que c'est la première fois qu'il sera projeté hors d'Egypte, mais aussi par le fait qu'il a suscité une grande controverse dans son pays, ce qui ne l'a pas empêché d'avoir un grand succès auprès du public. Des projections auront également lieu dans les wilayas de Mascara et Mostaganem. «Auparavant, on se contentait de projeter des films, mais cette fois-ci nous avons jugé utile de faire en sorte que toute une équipe du festival se déplace pour animer des journées complètes afin de susciter de l'intérêt et des débats avec des réalisateurs ou des acteurs des films qui seront projetés», expliquent les organisateurs. A titre posthume ou pas, plusieurs hommages seront rendus à quelques grands noms ayant contribué directement ou indirectement à l'essor du cinéma, dont : Hassan El Hassani, Bachar Brahim (Palestine), Mouloud Mammeri, Nadia Talbi, Karima Mokhtar (Egypte), Moussa Haddad, Hasan Benzerari. Il faut ajouter le nom de Izzet El Alayli (Egypte), qui a beaucoup contribué avec le cinéma algérien, pour ne citer que Le Moulin de M. Fabre, d'Ahmed Rachedi. Pour les besoins du film qui sera réalisé autour de la personnalité d'Ahmed Bey, le réalisateur iranien Djamal Chourja effectuera un séjour à Oran spécialement pour un casting. Sinon des conférences thématiques, des ateliers autour des aspects pratiques de l'activité cinématographiques sont également prévus dans le programme de cette édition, dont la cérémonie d'ouverture se déroulera au TRO et la cérémonie de clôture au Théâtre de verdure.