Le ministre de l'Education nationale a procédé, mardi dernier, en présence de deux autres ministres (de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, et de la Formation et de l'Enseignement professionnels), à l'installation de la commission interministérielle chargée de la mise en place des modalités et mécanismes du cursus de l'enseignement professionnel. Saisissant cette occasion, M. Benbouzid avait annoncé à la presse le passage de l'enseignement technique en 2007 sous la tutelle du ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnels. Une démarche réfutée par les enseignants et commentée largement par la presse. Des commentaires qui n'ont pas été apparemment du goût des responsables du secteur qui les ont qualifiés d'« assertions très hâtives qui relèvent de pures spéculations ». Les journalistes, pour rappel, n'ont rien inventé, ils ont rapporté une information qui a suscité une vive colère à tous les niveaux... Pour remédier à cette situation et dans un long communiqué, mêlant justification et explication, les responsables du département que gère M. Benbouzid indiqueront au préalable que les travaux de la commission technique s'inscrivent dans le cadre du schéma général de restructuration de l'enseignement post-obligatoire prévu par la réforme du système éducatif de 2002. « Outre les filières de l'enseignement secondaire général et technologique et celle de la formation professionnelle, cette restructuration a introduit un nouveau cursus d'enseignement professionnel », explique le conseiller à l'information au niveau du ministère. Celui-ci fera remarquer que cet enseignement s'étalera sur quatre années, et ce, à partir de la fin du cycle obligatoire de quatrième année moyenne au sein d'instituts d'enseignement professionnels nouvellement créés. Il vise, de son avis, l'acquisition de compétences professionnelles (60%) et le renforcement des connaissances académiques (40%) qui permettront de répondre, à la fin de ce nouveau cursus, aux exigences de l'évolution du marché de l'emploi. « Un outil pour mieux réussir à l'université » De l'avis des défenseurs de cette thèse, cet enseignement sera sanctionné par un diplôme d'enseignement professionnel du même niveau que le baccalauréat, « ses détenteurs seront destinés au marché de l'emploi. Une passerelle, dont les modalités seront définies, permettra aussi la poursuite d'une formation supérieure en adéquation avec la filière suivie ». Selon le département de M. Benbouzid, l'enseignement technique n'a pas été supprimé, mais a été ainsi « d'une part valorisé par son intégration dans un enseignement scientifique et technologique rénové et offrant à l'élève les outils de base qui lui permettront de mieux réussir à l'université dans la spécialité qu'il convoite et, d'un autre côté, cet enseignement a été renforcé par un nouveau parcours destiné à être en phase avec les exigences du marché de l'emploi ». Les responsables du ministère, manière de convaincre, ont expliqué que le responsable du secteur de l'éducation s'est proposé de renforcer le potentiel du ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnels par la mise à la disposition d'infrastructures et d'équipements lourds et, au besoin, de l'encadrement pédagogique nécessaire à la mise en place de ce nouvel enseignement par des enseignants du secteur de l'éducation, dont le statut ne subira aucune modification. Le département de M. Benbouzid estime que le fondement de cette réorganisation et restructuration est, à l'image des tendances mondiales, de substituer à la spécialisation précoce de l'élève, et une formation générale de base dans les disciplines fondamentales (sciences exactes et langues) afin de le rendre apte à réussir dans les études supérieures.