Alors que la crise qui couve au sein de l'Assemblée populaire communale de Sétif prend, selon les dernières indiscrétions, les allures d'un retrait de confiance, un de plus, les citoyens, dont les dossiers et les affaires demeurent suspendus, vivent sur des charbons ardents. La précarité des autres prend, faute d'une prise en charge réelle et efficiente, des proportions dramatiques. Pourtant, situé dans le tissu urbain de l'agglomération, Abid Ali (Bou Sellam), un quartier qui s'est transformé au fil du temps en un bourg, ressemble à tout sauf à un centre d'habitation décent. Les habitants de ce quartier crient leur détresse qui est occultée par les responsables trop occupés par les « coups d'Etat ». Ces citoyens, qui figurent dans les registres de l'état civil de l'antique Sitifis, sont submergés par les privations. La bourgade demeure en 2004 dépourvue de gaz naturel, d'électricité, d'un réseau d'alimentation en eau potable et d'un autre des eaux usées. La nuit, ses habitants ne peuvent sortir, car les lieux sont occupés par les oisifs et les consommateurs d'alcools qui font et en toute impunité de l'endroit, un bar à ciel ouvert. Abid Ali se transforme ainsi en dépotoir et en espace de débauche, un de trop. Au lieu de répondre aux sollicitations et aussi cris de détresse de cette catégorie de contribuables qui se considère du deuxième collège, les responsables locaux, les élus en premier lieu, font la sourde oreille. Afin d'alerter le nouveau wali, un groupe de citoyens s'est rapproché de nos bureaux : « Pour attirer l'attention des autorités locales, on est dans l'obligation, une nouvelle fois, de nous adresser à la presse. Nos enfants souffrent le martyre en matière de transport scolaire. Nos malades également. Notre sécurité, la nuit surtout, n'est pas assurée. C'est pourquoi, nous invitons par le biais de ces colonnes le wali pour voir dans quelles conditions nous vivons. »