L'Algérie sera dotée prochainement d'un haut commissariat pour la Fonction publique. L'annonce a été faite, hier, par M. Ouissi, directeur juridique au niveau de la Fonction publique et ce, lors de la journée d'information sur le statut de la Fonction publique organisée par le ministère de l'Education nationale en présence de M. Benbouzid. M. Ouissi a indiqué que cette institution naîtra dans la foulée de la réorganisation du secteur de la Fonction publique et aura un caractère consultatif plutôt qu'administratif. Le représentant de la Fonction publique a été convié à la rencontre en question pour expliquer à l'assistance, composée de responsables du ministère, des enseignants et de syndicalistes, les grands axes et les différents aspects caractérisant le nouveau statut de la Fonction publique. M. Ouissi indiquera au préalable que l'administration n'a pas pour vocation de former les enseignants. « L'administration n'est pas dans l'obligation de prendre en charge la formation des enseignants. Dorénavant, c'est au secteur de l'éducation de s'occuper de cette tâche », précisera M. Ouissi. En abordant le fond et les contours du sujet, l'orateur expliquera que l'objectif visé à travers la révision du statut de la Fonction publique est, entre autres, d'éliminer les tassements des salaires en tentant d'aérer la grille et d'établir un équilibre entre les salaires de base et le régime indemnitaire. « Nous sommes en train de confectionner une grille de salaires plus cohérente qui prendra en considération le point indice. Les critères universels de cette valeur (le point indice) seront respectés et ainsi les augmentations des salaires se feront de manière régulière », a affirmé M. Ouissi qui insistera sur un élément important relatif aux salaires qui seront fixés, à son avis, en fonction de la réalité du terrain. Concernant les règles disciplinaires, le nouveau statut définira avec exactitude les fautes professionnelles et les degrés de sanctions. « Il y aura un équilibre entre la gravité de la faute professionnelle et le degré de sanction. Actuellement, il faut le dire, le problème de la qualification de la faute se pose réellement », confirmera-t-il. Etant persuadé de la complexité du dossier, les pouvoirs publics n'ont pas fixé une échéance pour la finalisation des textes d'application du nouveau statut. M. Ouissi reconnaît qu'il est difficile de mettre en place plus de 80 décrets dont 40 concernent les statuts particuliers et les autres les statuts à caractère général. Concernant le statut particulier, chaque institution doit s'atteler à préparer le sien qu'elle soumettra pour débat à la direction de la Fonction publique alors pour que les statuts à caractère particulier, c'est l'effet inverse : c'est à la direction de la Fonction publique de proposer et de soumettre les textes de loi aux responsables des départements. Toutefois, aucun statut ne peut, à l'heure actuelle, être finalisé avant que la grille des salaires ne soit connue de tous. « Nous avons demandé à tous les ministères de se pencher sur l'élaboration de leur propre statut pour uniquement gagner du temps parce que nous savons pertinemment que le préalable est la grille des salaires. La préparation de celle-ci demande, malheureusement, énormément de temps, plusieurs mois », a noté le représentant de la Fonction publique qui, à titre informel, réitérera la difficulté résidant dans la préparation des décrets. Abondant dans le même ordre d'idées, M. Benbouzid rappellera que son département compte rencontrer les responsables des différents syndicats et les représentants des enseignants, du 3 décembre jusqu'au 7 février, afin de discuter et de débattre de la question. « Si nous arrivons à établir un climat serein entre nous et les syndicalistes, nous allons travailler ensemble et mettre en place un statut en commun accord. Nous allons confectionner un brouillon en attendant de connaître la note méthodologique et la grille des salaires », a souligné le premier responsable du secteur qui lancera à l'égard des participants qu'il mettra la casquette de syndicaliste pour défendre le statut spécifique à l'enseignant lors de sa présentation au gouvernement.