Le Mouvement démocratique et social (MDS) estime qu'il n'y a qu'une seule manière d'extirper l'Algérie du despotisme néolibéral adossé à la rente. Dans un communiqué du conseil national du parti réuni le 4 août à Alger, le parti du défunt El Hachemi revient sur les limites de la démarche du Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, qui parle de la séparation de la politique et de l'argent. Pour le MDS, la société perçoit des possibilités de correction des orientations du pouvoir, mais relève aussi des contradictions. «Le Premier ministre parle de séparation de la politique et de l'argent, sans remettre en cause l'amnistie fiscale et sans se donner tous les moyens de récupérer l'argent détourné. Il prend des mesures pour une gestion plus transparente du foncier agricole et industriel et limite les importations pour promouvoir la production nationale. Il reste, cependant, enfermé dans le compromis avec les forces de la corruption en réaffirmant que son plan d'action est issu du programme présidentiel qui avait servi leur promotion», a relevé cette formation pour laquelle «ces forces s'efforceront de paralyser toute démarche visant à extirper l'Algérie du despotisme néolibéral adossé à la rente». Le MDS a souligné que l'opinion apprécie les premiers actes et la proposition de dialogue formulée par Tebboune. «Si elle rejette aussi bien le soutien aveugle que le nihilisme d'une classe politique persistant dans son dédain de participer aux tâches pour relever le pays, la société reste livrée aux doutes», a noté le MDS, qui soulève une série d'interrogations. «S'agit-il d'une nouvelle manœuvre ? Est-ce une mise en scène en attendant une remontée des cours du baril qui délivrerait le pouvoir des véritables exigences ? Veut-on procéder à un aménagement dans la distribution des privilèges ? Une lutte des clans prépare-t-elle la présidentielle de 2019 ?» s'est demandé le MDS pour lequel la société est loin d'être naïve. «La société comprend qu'on ne peut pas résoudre la crise en éludant la contradiction entre deux projets de société», a souligné cette formation politique. Le MDS estime ainsi que le gouvernement doit choisir entre le clientélisme et la réhabilitation du travail, entre l'arbitraire et l'Etat de droit démocratique. Et la réussite d'une telle démarche dépend d'une ample mobilisation de la société. «Le dialogue proposé par Tebboune saura-t-il prendre en charge cette exigence ? Ou ne sera-t-il qu'une caution à une formalisation du national-libéralisme à l'algérienne, une trêve avec les forces de l'argent après les avoir amenées à résipiscence ? Si une évolution positive se confirmait, tout en continuant à développer avec vigueur une lutte pour une rupture globale et radicale, le MDS prendra en charge tout ce qui peut faire avancer la démocratie et le développement durable, même à partir d'objectifs partiels, sectoriels ou intermédiaires établis dans le cadre d'un dialogue sérieux et sincère», a affirmé ce parti qui précise que la lutte démocratique ne peut pas se limiter aux revendications socioéconomiques. Pour ce parti, la bataille politique demeure le maillon principal. Le MDS compte ainsi saisir l'opportunité des prochaines élections locales pour remobiliser la société. «Les élections locales seront l'occasion d'avancer dans cet apprentissage et de nous instruire sur la manière de diriger le combat politique de la société dans la phase nouvelle qui s'est ouverte.» Le MDS compte donc accélérer la constitution de ses listes et se préparer à amplifier l'opération de collecte des parrainages de citoyens afin d'assurer sa présence la plus large. Il est à rappeler que le MDS n'a pas réussi à franchir l'écueil des parrainages pour participer aux dernières élections législatives. Va-t-il pouvoir satisfaire cette exigence aux prochaines élections locales ?