La capitale des Hauts-Plateaux, qui vit depuis le début de la saison au rythme de l'Aigle noir qui retrouve au grand bonheur de ses milliers de fans le devant de la scène, avait, mardi en fin d'après-midi, les yeux braqués vers Djeddah, où les partenaires du renard des surfaces jouaient une importante carte pour le compte du 2e tour de la Champions league arabe. Durant le match hitchcockien, la vie s'est tout simplement arrêtée à Sétif et à travers les différentes contrées des hautes plaines sétifiennes. Piétons et véhicules ont tout d'un coup déserté les rues et ruelles de l'antique Sitifis. Et du haut de son piédestal Aïn El Fouara veillait sur une cité qui bouillonnait de l'intérieur des maisons et cafés où se sont entassés les Ententistes qui ont beaucoup prié pour El Kahla ou Beïda qui a tant souffert face à l'ogre saoudien qui en voulait. Les prières de Sid El Khier sont venues au secours des fans qui rentrent en transe dès le coup de sifflet final. Les artères du centre-ville sont dès lors envahies par des milliers de Sétifiens qui affluaient des différents coins. Même les citoyens des autres localités ont été de la fête qui s'est prolongée jusqu'aux premières heures d'hier. La mythique fontaine Aïn El Fouara ne pouvait recevoir la marée humaine aux anges qui s'est agglutinée autour d'elle. Les centaines de véhicules bondés de socios, bardés de noir et blanc et de l'emblème national trouvaient moult difficultés à se frayer un chemin dans cette ambiance de fête, comparée par les anciens à la grande messe d'un certain… 5 juillet 1962. Les Sétifiens ont des heures durant chanté, dansé et même pleuré de joie. « C'est émouvant de vivre des moments aussi intenses que seul le football peut procurer à une jeunesse avide de bonheur. La qualification de l'ESS et du CABBA, qu'on salue au passage, intervient au bon moment et démontre que l'Algérie, qui a souffert de la décennie noire, est en mesure de relever la tête », souligne un Ententiste qui ne s'est pas empêché de reprendre, à l'instar de ses milliers de concitoyens le fameux : « One, two, three, viva l'Algérie. » La gent féminine, qui n'est pas restée en rade, lançait à partir des balcons des immeubles, des youyous dont les résonances ont sans nul doute atteint Djeddah qui a donné tant de frayeurs aux Sétifiens qui renouent ainsi avec les moments d'antan…