Juin 1987, l'Aigle noir est pour la deuxième fois de son histoire champion d'Algérie. Les partenaires du capitaine Serrar bouclent l'exercice avec quatre points d'avance, la meilleure attaque avec 37 buts, meilleure défense avec seulement 21 buts encaissés. L'Aigle est champion sur toute la ligne. Vingt ans après jour pour jour, Sétif récidive. La capitale des Hauts-Plateaux qui retenait, en ce jeudi 8 juin 2007, son souffle, car la JSK jouait elle aussi une importante carte à Oran, donne libre cours à sa joie. La défaite de son rival, désormais distancé par cinq longueurs, est à l'origine de l'explosion de joie des Ententistes. Ce succès qui intervient quelques jours après le trophée de la Champions League arabe a été accueilli avec une incommensurable joie par les joueurs, entraîneurs, dirigeants et supporters, les autres artisans des victoires de l'Entente version Serrar, président. C'est fabuleux ce qui arrive au club qui revient sur le devant de la scène, après des décennies de vaches maigres. Ce sacre est l'aboutissement d'un long et harassant travail de toute la famille de l'Entente qui est leader depuis la deuxième journée. Obtenir deux prestigieux titres en quelques jours, c'est une sacrée performance », nous dit à chaud le boss ententiste qui ne peut empêcher des larmes de joie de couler. « J'aurais tant aimé que mon défunt père soit présent pour partager notre joie. Ce sacre est dédié à tous les Ententistes qui ont cru en cette équipe qui mérite ce titre, arraché après tant de sacrifices », précise le numéro un ententiste. L'ex-patron des Verts, Rabah Saâdane, qui obtient son deuxième titre avec un club algérien est aux anges : « Comme je l'ai souvent dit, l'Entente qui est bien gérée et structurée, mérité le sacre. » « Ce titre qui démontre que Sétif est une terre de football est à mon sens revenu au plus méritant, d'autant que l'équipe s'est adjugé la première place dès le coup de starter. La performance de l'ESS qui a remporté deux titres cette saison est de taille », précise notre interlocuteur qui n'a pas voulu parler de son avenir immédiat. Entre temps, Aïn El Fouara est envahie par la marée humaine scandant le récurrent refrain « Inchallah ya rabbi Fouara championné ». La circulation est dense, interrompue en de nombreux endroits d'une cité qui vit aux sons et rythmes de son club phare, qui lui a procuré cette année tant de joies et de bonheur. Pour manifester leur fierté, les gens dansent sous les regards de la gent féminine, également de la partie. Cette dernière n'oublie pas les youyous des hautes plaines, décidées à perpétuer la tradition stipulant que, pour le sacre, une ouaâda doit avoir lieu à Sidi El Kheir où repose le saint et que les festivités célébrant le sacre de l'Entente auront lieu durant sept jours et sept nuits. L'antique Sitifis, qui prend désormais goût et plaisir aux bains de foule, n'a pas dormi hier. La clameur ayant ponctué le troisième titre était à son paroxysme. Les coins et recoins de la séculaire ville ont donc vécu, des heures durant, dans l'ivresse d'un grand amour que voue une bonne partie du 1 500 000 habitants à leur grand parti… l'Entente sportive sétifienne !