Des dizaines de personnes, résidentes de l'ex-ferme Mairif, un quartier situé au flanc de l'école Mezhoud et à l'entrée de haï Louz, au centre-ville de Tiaret, ont manifesté, hier matin, en occupant les deux trottoirs de la RN14, à hauteur de l'intersection face à Naftal, pour protester contre leur marginalisation depuis des décennies par les pouvoirs publics locaux, «car, disent-ils, en dépit des inscriptions dans des programmes de recasement par différentes assemblées élues, nous avons été les grands oubliés du développement au niveau du chef-lieu de wilaya». A l'aide de banderoles et de drapeaux, les protestataires ont suscité la curiosité des passagers, mais, paradoxalement, aucune institution, ni aucun responsable n'étaient au courant de cette grogne citoyenne. Celle-ci intervenant tout de même au lendemain du communiqué du wali annonçant l'affichage, dans quelques jours, d'une liste de 2416 logements sociaux et de sa volonté de souscrire à une opération de relogement des résidents de la vétuste cité Diar El Hana, dont les bâtisses tombent en désuétude, en contrebas de la cité Zaballa, sur les hauteurs de la ville. Un ex-élu de l'APC et ex-député, qui a pris sur lui d'attirer l'attention des pouvoirs publics sur cet oubli, pense que «bien qu'il y ait eu par le passé quelques relogements à titre individuel, les haouchs n'ont jamais fait l'objet de destruction comme dans les précédentes opérations liées au programme RHP». L'assiette où sont disséminés quelque 30 ménages pourrait être récupérée pour y implanter un équipement public ou servir le cas échéant à l'extension de l'école Mezhoud Ahmed, qui connaît un sérieux affaissement. Contactés, hier, certains responsables au niveau de l'APC disent «ignorer le problème». C'est dire la marginalisation !