La crise de la pomme de terre, qui persiste depuis plus de deux mois et qui a dépassé les 50 DA le kilo sur le marché de gros, suscite le mécontentement des citoyens mais aussi affecte les industriels et transformateurs de la pomme de terre. Dans un communiqué parvenu à la rédaction, les gérants de la société Alitech, société spécialisée dans les frites précuites surgelées, ont tiré la sonnette d'alarme. Il est écrit : « Le secteur de l'agriculture et celui de la pomme de terre en particulier ne connaissent aucune régulation ou intervention de l'Etat afin d'amortir dans un sens ou dans un autre les fluctuations du prix de la pomme de terre pour assurer une certaine stabilité. En effet, le seul régulateur du marché étant le revendeur qui décide du prix auquel la pomme de terre sera vendue. » Le document précise aussi : « Dans notre cas, la pomme de terre qui convient à la fabrication des frites surgelées doit avoir des caractéristiques particulières. Il s'agit essentiellement de variétés à peau rouge fritables. Le calibre est un paramètre important qui intervient directement sur la qualité du produit (le calibre requis est de 45 à 70). » Il faut savoir qu'il n'existe pas de centre de tri ou de calibrage, la pomme de terre est vendue en l'état (le tout-venant). La situation a été aggravée par le spectre de la sécheresse. Ce féculent qui reste l'une de nos principales ressources alimentaires devient une denrée rare que ne peuvent se permettre que les gens au pouvoir d'achat assez élevé. L'Algérien consomme en moyenne 60 kg/an. Saïd Barkat, ministre de l'Agriculture et du Développement rural, avait pourtant annoncé, à la fin du Ramadhan, que le prix de la pomme de terre allait baisser systématiquement grâce à la nouvelle production qui va arriver et qui va couvrir le marché dans son ensemble. La nouvelle production a été effectivement mise sur le marché, mais le prix de la pomme de terre n'a pas été revu à la baisse. Il jette même une pierre dans le jardin du ministre du Commerce et utilise le terme de « monopole sauvage ». Si la crise persiste, les industriels risquent de fermer boutique ou d'augmenter les prix et auront du mal ainsi à écouler les produits.