Créée au départ pour prendre en charge l'assurance des hydrocarbures, la Compagnie d'assurances des hydrocarbures (CASH) s'est vu, depuis l'ouverture de ce marché à la concurrence, obligée de s'adapter à la nouvelle donne en procédant à la diversification de ses souscriptions. D'autant plus que cette levée de monopole s'est traduite par la perte du portefeuille de Sonatrach, engendrant une baisse sur le chiffre d'affaires de l'ordre de 10% en 2004. « Nous n'avons plus le monopole des hydrocarbures. Nous sommes sur un pied d'égalité que toutes les autres compagnies. C'est pour cela que nous avons opté pour la diversification de nos souscriptions tout en restant dans le domaine industriel. Nous n'avons pas l'intention de développer les petits risques », a affirmé à ce propos le PDG de la CASH, Nasser Sais. Ainsi après avoir investi d'autres créneaux, tels que le dessalement d'eau de mer, le génie civil et le transport, la CASH s'est tournée vers le secteur économique. C'est dans cette perspective qu'un séminaire a été organisé, hier, à l'hôtel El Aurassi à l'intention des nombreux acteurs du secteur de la petite et moyenne entreprises afin de leur faire connaître les produits que propose cette compagnie à leur intention. La CASH a tiré les leçons de 2003 en axant sa stratégie sur la diversification des clients. « Nous ne voulons plus dépendre d'un client ou deux. Notre ambition est d'avoir un plus grand nombre de clients dans notre portefeuille », a indiqué M. Sais, tout en soulignant que la CASH reste l'assureur de Sonatrach, dont elle assure 80% du patrimoine. Elle perçoit, précise-t-on, 79% des primes d'assurance que verse la compagnie pétrolière nationale. D'ailleurs, la CASH a versé à Sonatrach près de 500 millions de dinars après le sinistre de la raffinerie de Skikda. Elle a également pris en charge l'incendie de la chaudière du complexe GL2Z à Arzew en versant 352 millions de dinars à Sonatrach. Le PDG de CASH a fait savoir, par ailleurs, que cette compagnie, dont sont actionnaires à parts égales (50% chacun), le ministère de l'Energie et des Mines à travers la Sonatrach et Naftal et le ministère des Finances à travers la CAAR et la CCR, devrait réaliser un chiffre d'affaires de l'ordre de 6 milliards de dinars contre 4,5 milliards de dinars en 2005. Elle assure, indique-t-il, toutes les installations de liquéfaction, gaz, GPL, raffinage et les appareils de forage de Sonatrach. Hors hydrocarbures, la Cash compte parmi ses clients les stations de dessalement d'eau de mer d'El Hamma (HWD), d'Arzew (Kahrama) et de Skikda ainsi que de la centrale électrique de Berrouaghia (Saipem/Siemens), de la cimenterie de M'sila (ACC), des unités de transport d'Hydroc, de l'entreprise portuaire d'Alger et de la compagnie aérienne Tassili Air Lines. Sa part de marché est passée de 4,22% en 2000 à17,07% en 2005, assure M. Sais. Ce dernier estime que le marché algérien des assurances est très attractif surtout avec la dernière loi portant sur ce secteur. 0Il en veut pour preuve l'intérêt que lui portent de nombreux assureurs de notoriété mondiale. « Beaucoup d'assureurs étrangers, dont de grandes compagnies de notoriété mondiale, prospectent le marché algérien pour s'y implanter en mettant en place leur propre réseau ou en partenariat avec des assureurs locaux », a-t-il observé.