La RN26A, reliant les communes d'Akbou et de Bouzeguène via Chellata, est défigurée sur toute sa trajectoire par les immondices. Les accotements de l'axe routier, les caniveaux et les talus sont autant de déversoirs qui croulent sous un patchwork de packagings en plastique, de contenants en verre et de sacs malodorants. Des malotrus ont poussé l'outrecuidance jusqu'à réduire en charpie des bouteilles, rendant ainsi ardu leur ramassage éventuel. «Cette pollution n'a pas cessé de prendre de l'ampleur, au cours de ces dernières années. Elle est principalement provoquée par des usagers de la RN26A. Nous avons vu, à plusieurs reprises, des personnes immobiliser leur véhicule pour se délester de leurs sacs d'ordures, avant de poursuivre leur chemin. D'autres automobilistes balancent des canettes et des bouteilles à travers les vitres de leur voiture», témoigne un villageois d'Ayris, un belvédère surplombant le chef-lieu de Chellata. Point culminant de la commune, le col de Chellata est aussi l'acmé de cette pollution. Là, on se retrouve nez à nez avec nos inconséquences. Notre modernité mal assumée. Toutes les déjections, toutes les ordures, tous les rejets sont représentés dans ce qui fut, jadis, une zone de transhumance vierge de toute pollution.