La loi relative aux conditions d'exercice des activités commerciales est claire. Durant les périodes creuses de l'année, telles que ce mois d'août, voire toute la période des grandes vacances ainsi que les jours de fêtes et fériés, le wali fixe par arrêté une liste des commerçants qui doivent assurer la permanence en vue d'approvisionner quotidiennement le consommateur. Pourtant, sur le terrain, plusieurs magasins sont fermés. Certains, les plus soucieux de leur image auprès de leurs clients, affichent une petite feuille où est mentionné «Fermé pour congé annuel». En effet, plu sieurs magasins, notamment d'alimentation générale, boulangeries et pizzerias ont baissé leurs rideaux et les propriétaires ont choisi ce mois d'août pour partir en vacances. Résultat : le consommateur est obligé de faire le tour de sa ville ou des villes environnantes pour s'approvisionner. Des queues se forment à la vitesse de la lumière, notamment devant les quelques boulangeries ouvertes et les magasins d'alimentation générale surtout au moment où l'approvisionnement en sachets de lait commence. Pourtant l'article 22 de la loi 13-06 est très explicite : «Sans préjudice des dispositions de l'article 38 de la loi relative aux relations de travail, toute personne physique ou morale exerçant une activité commerciale de production, de distribution ou de services, peut procéder à la fermeture de son commerce pour congé hebdomadaire, annuel et durant les fêtes légales. Le wali fixe, par arrêté, après consultation des associations professionnelles concernées, la liste des commerçants devant assurer la permanence durant les périodes et les jours de fermeture pour congés ou pour fêtes légales, en vue de garantir un approvisionnement régulier des populations en produits et services de large consommation», lit-on dans le Journal officiel n°39 du 31 juillet 2013. Un droit, mais… Pas l'ombre d'un doute : les commerçants ont bien sûr le droit de partir faire bronzette, mais sont également, dans un cadre réglementé, obligés d'assurer la permanence durant ces mois d'été, de même que durant les périodes de fêtes, notamment celles de l'Aïd. Pour Mustapha Zebdi, président de l'Association de protection et d'orientation du consommateur et son environnement (Apoce), c'est un problème très grave qui revient chaque année sans pour autant que des solutions soient envisagées. «Le problème qui se pose est que sur notre marché, les petits magasins sont prédominants contrairement aux grandes surfaces dont le nombre est vraiment infime. Et ces échoppes ne sont pas en nombre suffisant, même quand elles sont toutes ouvertes. Lorsqu'elles ferment, la situation devient calamiteuse. En plus des perturbations de l'approvisionnement qui virent souvent à la pénurie, il y a également cette absence de concurrence qui ouvre la porte à la flambée des prix pour ceux qui restent ouverts. Le plus grave est également la fermeture des cabinets des médecins spécialistes et différents laboratoires d'analyses. Rares sont ceux qui sont restés ouverts», déclare notre interlocuteur pour qui il est impératif que les organisations professionnelles s'entendent et organisent cette période de congé afin de laisser un service minimum dans les différents quartiers. Si aujourd'hui la situation est au bord de la pénurie, voire carrément dedans, pour plusieurs produits, notamment le lait et le pain, elle risque de s'empirer avec l'arrivée de l'Aïd El Adha célébré le vendredi 1er septembre. Les prémices sont déjà présentes avec la flambée de la mercuriale. Une chose est sûre, avec ces départs en congé en masse des commerçants durant ce mois d'août, une organisation des activités commerciales s'impose.