L'association touristique Amnir (Guide) de la wilaya de Tizi Ouzou a organisé une semaine de formation sur la gestion des cycles de projets (GCP) au profit d'une cinquantaine de jeunes dans le village Aït Hamou, commune d'Iferhounen, à 60 km au sud-est de Tizi Ouzou. Il s'agit d'un regroupement qui a permis, une semaine durant, aux participants de s'imprégner des notions inhérentes à la gestion d'un projet touristique, notamment dans la région en question. Le formateur, Hadjar Boualam, a ainsi mis l'accent, durant ce stage, sur plusieurs aspects qui touchent particulièrement à la possibilité de mettre sur pied un projet touristique dans la daïra d'Iferhounen. Notons également qu'en marge de cette formation, l'association Amnir, en collaboration avec le comité de village, a mis sur pied un programme d'activités allant dans le sens de l'objectif assigné à cette formation, comme nous l'a si bien souligné Mohand Sallah Bounouar, président d'Amnir. «Notre objectif est de faire du village Aït Hamou, et de la daïra d'Iferhounen en général, une destination touristique. Cela pourra se faire bien évidemment avec la valorisation des sites que recèle cette région», nous a-t-il indiqué, tout comme le président du comité de village, Boukhalfa Aoune, qui estime que cette activité a suscité un véritable impact chez les citoyens de la localité. Jeudi, lors de la journée de clôture de cet événement, les conférences animées par Arezki Chenane et Akli Moussouni, respectivement enseignant à la faculté des sciences économiques et de gestion de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou et expert en agronomie, ont porté essentiellement sur les mécanismes susceptibles d'aboutir à la création de projets touristiques dans la région. Ainsi, en évoquant la valorisation des spécificités touristique du village Aït Hamou, M. Moussouni a souligné «l'implication directe des villageois en tant qu'acteurs, dans un souci majeur partagé par tous. Et ce, pour exploiter un large éventail de pratiques ancestrales et les spécificités matérielles et immatérielles». «La ruralité en tant que dimension culturelle et historique, longtemps écartée et sacrifiée sur l'autel de la modernité, est appelée à la rescousse d'un contexte qui s'avère de plus en plus difficile. Il est donc important de neutraliser cette dualité entre la tradition et la modernité, ayant longtemps sévi aux dépens de l'économie solidaire, basée essentiellement sur la reconnaissance collective dont avaient bénéficié les produits et productions du terroir. Techniquement, cette démarche consiste à réattribuer aux spécificités locales le statut de produit rémunérateur''», a-t-il précisé. Toutefois, selon lui, «cette réhabilitation ne peut perdurer qu'à travers l'amélioration des critères archaïques de cette tradition». Pour sa part, Arezki Chenane a donné une communication intitulée «Le tourisme solidaire : concept et mise en œuvre. Cas des circuits touristiques de la wilaya de Tizi Ouzou». Pour lui, «le tourisme solidaire est, de par sa définition, porteur d'avantages pour les communautés locales. Il s'inscrit dans une démarche multi-acteurs et est un tourisme alternatif au tourisme de masse, qui génère des effets négatifs. Ce type de tourisme ne nécessite pas beaucoup d'investissements, mais plutôt d'implication des communautés locales pour sa promotion. La wilaya de Tizi Ouzou a des atouts et potentialités considérables pour la mise en œuvre du tourisme solidaire via la concrétisation des circuits touristiques, par exemple, et pour encourager la création des microentreprises dans ce domaine, et surtout il faut développer la relation entre la direction du tourisme et de l'artisanat et les agences de voyages via les associations du tourisme et l'implication de la société civile dans ce type de tourisme et faire connaître et découvrir la destination nationale et régionale», a-t-il expliqué avant d'insister sur la mise en valeur des circuits touristiques. «Ces circuits contiennent des points à visiter assez intéressants qui peuvent rendre le touriste attractif, du fait de la découverte de différents aspects. Il faut aussi réaliser des guides touristiques et préparer les agents d'hôtes, mobiliser les transporteurs, les commerçants ambulants, les photographes et les agents de voyage…», a-t-il ajouté. Par ailleurs, notons que la dernière journée de cette activité a été rehaussée par la présence du président de la commission tourisme de l'APW, Ramdane Ladaouri, ainsi que des représentants des directions du tourisme et de l'environnement et du chef de la daïra d'Iferhounen. Samia Madi, élue à l'Assemblée de wilaya, dira que «le tourisme doit renaître chez nous. Et nos jeunes peuvent relever le défi avec ce genre d'initiatives», a-t-elle déclaré. Mohand Ouali Chabane, chargé de communication d'Amnir, a également souligné que la formation en GCP qu'a abritée le foyer de jeunes d'Aït Hamou intervient après plusieurs activités organisées par l'association depuis sa création.