S'il faut préciser que les agents sont corrects et font leur boulot, il n'en demeure pas moins que pour les Algériens qui résident dans la péninsule l'«accueil» qui leur est réservé suscite un sentiment d'amertume qui vous catapulte de la chaleur familiale laissée au bled, à un autre monde où vous êtes traité comme «un suspect potentiel». Les passagers qui arrivent à Rome, par un vol d'Air Algérie, en provenance d'Alger, pourraient se sentir comme des VIP (Very Important Person), vu le dispositif sécuritaire impressionnant qui les accompagne dès leur descente d'avion, sur le tarmac de l'aérodrome italien de Fiumicino. En effet, une patrouille de la police italienne escorte l'autocar que les passagers doivent emprunter pour rallier l'aérogare de Rome. Le bus s'arrête devant une petite salle, des portes en verre automatiques s'ouvrent et engloutissent les «suspects». A l'intérieur, le vide… et des agents de la police employés à scruter les micros qui reprennent les images transmises par le scanner et le métal detector, où bagages et passagers sont filtrés. Outre les voyageurs d'Air Algérie, il n'y a personne d'autre dans ce strict couloir qui met à rude épreuve la tendance à la claustrophobie de certains…Derrière, la porte est fermée et devant aussi. S'il faut préciser que les agents sont corrects et font leur boulot, il n'en demeure pas moins, que pour les Algériens qui résident dans la péninsule, cet «accueil» suscite un sentiment d'amertume qui vous catapulte de la chaleur familiale laissée au bled, à un autre monde où vous êtes traité comme «un suspect potentiel»… L'impact de ces mesures trop strictes est plus dévastateur sur le moral des Algériens qui débarquent pour la première fois en Italie, et qui ont payé leur voyage de rêve après de grands sacrifices. Tant la déception se lit sur leur visage : les images patinées de la Fontaine de Trevi et de Piazza di Spagna se couvrent brutalement d'un brouillard de désillusions. Benvenuti in Italia. Area sotto surveglianza!