Distinction n Le prix Aslia-2008 a été décerné à l'écrivain Amara Lakhous pour son roman Choc des civilisations pour un ascenseur Piazza Vittorio Il s'agit d'une distinction littéraire instituée par l'Association des libraires algériens. Choc des civilisations pour un ascenseur Piazza Vittorio, écrit en arabe, a été édité en 2003 par les éditions El-Ikhtilef, une association culturelle versée dans l'édition, sous le titre kaïfa tardaâ eddib doun en ta'oud (Comment téter la louve sans se faire mordre). Plus tard, le roman a été réécrit et édité à Rome en italien en 2006, sous le titre de Scontro di civiltà per un ascensore a Piazza Vittorio. Il a, ensuite, été traduit et publié par l'éditeur français Act Sud, avant d'être récemment publié en français en Algérie par les éditions Barzakh qui ont acheté les droits d'auteur auprès de l'éditeur français. Il vient d'être, également, traduit en américain et publié par Europa Editions et sera prochainement traduit et édité par un éditeur hollandais, en avril 2009 par un éditeur allemand. Il est à noter que ce roman, qui va être porté à l'écran et adapté au cinéma, n'a eu, lors de sa première parution, aucun écho sur la scène littéraire algérienne, et il a fallu qu'il soit réédité en Italie et en italien et qu'il soit couronné pour son succès foudroyant de plusieurs prix littéraires, en partageant notamment le prix international Flaino en 2006 avec l'écrivain espagnol Enrique Vita-Matas, pour que le roman soit à nouveau publié en Algérie, et que l'auteur soit reconnu comme tel et que son œuvre soit distinguée pour son caractère intellectuel, esthétique et poétique. Le roman, un mélange de Fellini et de Camus, raconte une histoire de meurtre. L'histoire se déroule à Rome, à Piazza Vittorio, dans un quartier multiethnique. Dans un immeuble situé sur la place, un homme est retrouvé assassiné. Au même moment, l'un de ses voisins, Amedeo, – de son vrai prénom Ahmed – disparaît. Ces évènements suspects délient les langues et chacun des habitants de l'immeuble va livrer son sentiment, sa vérité à propos des faits et du mystérieux disparu. Amedeo, si apprécié de tous dans un quartier où règnent l'incompréhension et les querelles domestiques, a-t-il vraiment le profil de l'assassin ? Mais l'auteur lui prêtera la parole. En situant l'intrigue de son roman à Rome, l'écrivain, Amara Lakhous, nous livre une savoureuse satire – mi-polar, mi-comédie à l'italienne – et entre avec audace et sans complexe dans la réalité problématique de la cohabitation des cultures et de la peur de l'Autre. Les précédents lauréats du prix Aslia sont, pour rappel, Yasmina Khadra, pour l'ensemble de son œuvre, Djamel Amrani pour l'ensemble de son œuvre, Maïssa Bey, pour son roman Et surtout ne te retourne pas, Waciny Laredj pour son livre L'Emir Abdelkader et Rachid Boudjedra pour toute son œuvre. n Amara Lakhous, qui a synthétisé finalement les civilisations qu'il a rencontrées dans son chemin d'Alger à Rome, est né à Alger en 1970 et d'origine kabyle, Amara Lakhous vit à Rome depuis 1995. Après des études en philosophie à l'Université d'Alger et une expérience de journaliste à la Radio nationale (Chaîne I), il part en Italie où, après avoir appris l'italien, il poursuit des études en anthropologie culturelle et travaille pour une agence de presse italienne. Il a réalisé une thèse de doctorat à l'Université La Sapienza de Rome : Vivre l'Islam en condition de minorité, la première génération d'immigrés arabes musulmans en Italie. Amara Lakhous, naturalisé italien écrit ses livres en arabe et en italien. Amara Lakhous fait partie de ces nombreux intellectuels d'origine africaine, asiatique et latino-américaine, implantés dans la Péninsule et issus pour la plupart de pays qui n'ont pas été colonisés par l'Italie (Brésil, Mexique, Palestine, Iran, Sénégal…) y animent toute une littérature de l'immigration depuis au moins une quinzaine d'années.