Devant les dépassements impunis des conducteurs de motos, piétons et automobilistes de la ville de Sétif crient leur ras-le-bol. Tournant carrément le dos au code de la route, ces motards, qui ne portent jamais de casque, se permettent non seulement le luxe de griller les feux tricolores, mais de rouler en sens interdit, au vu et au su des agents de l'ordre public omniprésents dans différents axes de la cité. Ne manquant pas d'idées, ces motards, dont l'âge ne dépasse dans nombre de cas les 16 ans, transforment le réseau routier en circuit de rodéo, au grand dam des autres usagers de la route obligés de composer avec ces motards se distinguant par leurs incivilités. Ne mesurant pas les dangers encourus, ces jeunes qu'on n'a pas le droit de contrarier sont à la fois menaçants et agressifs. Le moindre automobiliste qui oserait se mettre en travers de leur chemin, est insulté, quand il n'est pas purement et simplement tabassé. Perdurant depuis de longues années, cette délinquance routière s'est accentuée, ces derniers temps, à Sétif, où ces motards sont à l'origine de nombreux accidents graves. Forts d'une impunité qui agace de plus en plus, les motocross slaloment puis ponctuent leur «numéro» par des figures acrobatiques. Le tout est réalisé dans un vacarme assourdissant. Le risque de renverser un passant ou de percuter une voiture est le dernier de leurs soucis. Il convient de souligner que ce phénomène prenant les allures d'un fléau n'épargne aucun coin de la ville. «Pour un rien, l'automobiliste est verbalisé, puis sanctionné par un retrait de permis de conduire. Alors que ces quidams ne sont que rarement inquiétés. Bravant les interdits, ces motards faisant de la rue un espace de jeu roulent le plus souvent sans casque ni assurance», tonnent des automobilistes, qui n'hésitent pas à fustiger le deux poids deux mesures des forces de l'ordre. «Avec cette manière de faire, on a l'impression que le code de la route ne s'applique que pour les pauvres automobilistes. Les deux-roues en sont malheureusement exemptés. Mettant leur vie et celle des autres en danger, on doit se rendre à l'évidence que les nouveaux barons de la route sont les autres principaux responsables des drames de la circulation routière. Ce ne sont pas les actions conjoncturelles qui vont venir à bout de ce problème», enchaînent nos interlocuteurs qui attendent une réaction soutenue des parties concernées. Faut-il attendre qu'il y ait mort d'homme pour appliquer la loi dans toute sa rigueur ? La question est posée.