L'Organe national de prévention et de lutte contre la corruption (ONPLCC) a initié un processus d'élaboration d'un avant-projet de rapport sur la mise en œuvre des dispositions de la Convention des Nations unies contre la corruption, a annoncé avant-hier cet organe public de lutte contre la corruption dans un communiqué de presse parvenu à notre rédaction. «Conformément à la Constitution (articles 202 et 203) et à la loi n°06-01 du 20 février 2006 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption (…), l'Organe national de prévention et de lutte contre la corruption a engagé le processus d'élaboration d'un avant-projet de rapport sur la mise en œuvre des dispositions de la Convention des Nations unies contre la corruption en ses chapitres II (mesures préventives) et V (recouvrement d'avoirs)», a souligné le président de l'ONPLCC, Mohamed Sebaibi, cité dans le communiqué. Le rapport établi par l'Algérie sera examiné par les pairs, à partir de 2018, dans le cadre d'un mécanisme d'examen auquel sont soumis tous les Etats ayant ratifié la Convention des Nations unies contre la corruption, qui constitue le premier instrument mondial de lutte contre la corruption et les crimes économiques, y compris le blanchiment d'argent. Ce rapport «nécessite pour son élaboration un recensement exhaustif des mesures et des bonnes pratiques liées à la prévention de la corruption en vigueur dans tous les secteurs d'activités publics et privés», a ajouté l'ONPLCC, dont les membres ont été nommés en 2016 par le président Bouteflika. Au plan international, l'Algérie est l'un des premiers Etats signataires de la Convention des Nations unies contre la corruption, en 2003, et la ratification est intervenue par un décret présidentiel datant du 19 avril 2004. Dans le cadre du mécanisme d'examen de l'application de cette convention, le pays avait fait l'objet en 2013 d'une évaluation par les pairs au titre du premier cycle d'examen qui a porté sur deux chapitres de ladite Convention, relatifs notamment aux «incriminations, détection et répression» et à «la coopération internationale». Ceci dit, le renforcement de l'arsenal législatif et la création d'organes publics n'ont pas empêché ce fléau récurrent de la vie publique de prendre des proportions alarmantes. L'Algérie, qui fait partie des pays les plus corrompus au monde, selon l'ONG Transparency International, occupait la 108e place sur 176 dans le rapport «L'indice de perception de la corruption en 2016», reculant de 20 places par rapport à l'édition 2015 du même classement. Dans son dernier rapport, l'ONG relevait que «la corruption et l'inégalité se nourrissent l'une de l'autre, créant un cercle vicieux entre la corruption, la distribution inégale du pouvoir dans la société et la répartition inégale de la richesse».