Le ministre des Affaires religieuses et des Waqfs ne semble pas adhérer à la proposition du MSP, celle d'un avant-projet de loi sur l'interdiction des boissons alcoolisées. Bouabdellah Ghlamallah est implicitement contre l'offre du parti de Bouguerra Soltani, arguant le fait de la présence de la communauté étrangère en Algérie. « On est un pays musulman. Cependant, il y a des communautés étrangères qui vivent chez nous, il faut bien respecter leurs traditions et leurs modes de vie », a estimé le ministre, invité à s'exprimer à ce sujet lors d'une journée d'information organisée jeudi à Dar El Imam d'El Harrach, à Alger. Pour Bouabdellah Ghlamallah, il ne faudrait pas que l'Algérie ait à subir des reproches de la communauté internationale, évoquant les réactions qui ont eu lieu dans certains pays sur le port du voile. Le groupe parlementaire du MSP a, rappelons-le, déposé, depuis mercredi dernier, un avant-projet de loi « interdisant la production et la consommation du vin ainsi que sa commercialisation, son importation et son exportation ». S'adressant, par ailleurs, aux membres de la mission algérienne du hadj, Bouabdellah Ghlamallah les a exhortés à « conjuguer leurs efforts en vue d'une meilleure prise en charge des hadjis ». Le ministre, qui avoue que « la mission n'est pas facile », a donné des « orientations » aux 572 encadreurs composant cette mission visant à combler les « imperfections » enregistrées lors des précédentes saisons du hadj. Il a appelé les membres de la mission à « travailler dans la cohésion en vue d'être les dignes représentants de l'Algérie », précisant que « cette délégation ne représente pas le ministère des Affaires religieuses, mais le pays entier ». Tout en insistant sur la « coordination » et l'« organisation », M. Ghlamallah n'écarte pas de sanctionner tout membre de la mission défaillant, sachant que tous les membres de la mission sont soumis à une évaluation de leur tâche. « Celui qui ne peut pas s'acquitter de sa mission, qu'il enlève sa tenue dès maintenant », leur dit-il ironiquement. M. Ghlamallah a appelé les hadjis à « ne pas s'éloigner de la délégation, dont l'encadrement sera doté, cette année, de tenues vestimentaires distinctives facilitant leur reconnaissance parmi la foule ». Le ministre a souligné, dans ce cadre, la nécessité de « dispenser des cours continus pour le bon déroulement du hadj ». Notant, par ailleurs, qu'un nombre important de hadjis ne se sont pas présentés aux services compétents pour apposition du visa, le ministre a rappelé l'obligation, pour ces derniers, de finaliser cette procédure avant le 4 décembre 2006. Aussi a-t-il précisé que le total des vols vers les Lieux Saints de l'Islam est de 143 vols à partir de 12 aéroports du pays, ajoutant que les premiers vols en direction de Médine auront lieu le 9 décembre. A cet égard, il a déploré le fait que quelques vols ne seront pas orientés vers l'aéroport de Médine. Le ministre a déclaré, en outre, que l'office national du hadj sera opérationnel dès l'année prochaine, estimant que le ministère des Affaires religieuses ne pouvant gérer le nombre sans cesse croissant des hadjis. Le nombre de hadjis devant se rendre aux Lieux Saints de l'Islam est de 35 000 hadjis encadrés par une délégation de près de 572 membres. Une douzaine d'agences de voyages privées prendront en charge 3000 hadjis, en termes de transport et d'hébergement, alors que deux agences étatiques prendront en charge 8000 autres hadjis. Les frais du hadj s'élèvent à 160 000 DA, sans le prix du billet. Les hadjis pourront, cette année, obtenir, avant leur départ, leur allocation en devise, estimée à 2300 rials saoudiens. Près de 120 000 personnes ont émis, cette année, le vœu d'accomplir les rites du hadj et participé, dans ce cadre, au tirage au sort, qui a eu lieu du 25 au 27 juillet 2006.