Un séminaire a été organisé hier à l'université Saâd Dahleb par le ministère de l'Industrie et des Mines portant sur «le lancement de pôles industriels de compétitivité». La région de la Mitidja a été retenue comme pôle par excellence dans le domaine de l'agroalimentaire. Cette opération pilote, qui sera suivie par d'autres projets similaires dans d'autres filières, selon les spécificités et les potentiels des régions, se veut un espace de concertation et d'échanges entre les acteurs issus du monde de l'industrie. La mise en place de pôles de compétitivité figure parmi les objectifs du jumelage institutionnel entre l'Algérie et l'Union européenne dans le cadre du programme d'appui à la mise en œuvre de l'accord d'association (P3A). Intervenant devant environ 200 participants issus du monde de la recherche, de la formation et de l'industrie agroalimentaire, Yousfi Youcef, ministre de l'Industrie, a déclaré qu'il s'agit là d'un nouveau souffle pour cette «jeune industrie». Pour le ministre, le choix de Blida n'est pas fortuit, puisqu'elle est considérée comme étant la région «la plus dynamique et la plus prometteuse en agroalimentaire». Et de poursuivre : «L'Algérie dispose aujourd'hui des atouts nécessaires pour accélérer ce processus et créer des pôles dans plusieurs secteurs industriels. Son parc industriel s'enrichit, sa main-d'œuvre est de plus en plus expérimentée, il y a une énergie à faible coût et abondante, une demande interne forte et une opportunité d'exportation.» Le ministre a rappelé que 23 000 entreprises activent dans l'agroalimentaire, qui constitue la moitié de la production nationale de l'industrie en dehors des hydrocarbures, mais l'Algérie reste toujours en dessous de l'autosatisfaction. L'Etat est déterminé à apporter toute son aide et répondre à toutes les initiatives pour dynamiser cette filière, qui repose sur la transformation, la conservation, le traitement, le conditionnement, et pour l'exportation. Pour la tutelle de l'industrie, un autre atout vient s'ajouter aux immenses richesses naturelles et minières non encore et peu exploitées dont dispose l'Algérie, notamment le phosphate, le fer, le plomb-zinc, l'or, et d'autres matières utiles à l'industrie, comme la baryte, la bentonite, le kieselguhr, les pierres décoratives… auxquels des partenaires sont déjà intéressés par leur exploration. Pour sa part, le président du club patronal du Ceimi, Moula Kamel, a salué cette initiative de projet pilote sur un espace à haut potentiel, tel que la Mitidja, en assurant qu'il va tout mettre en œuvre avec l'aide des pouvoirs publics pour atteindre l'ambition visée, soit la réduction des factures liées à l'importation.