Le pôle de la Mitidja sera composé essentiellement d'industriels agroalimentaires, de producteurs agricoles Le nombre d'unités de transformation va augmenter et leur production plus diversifiée. Le gouvernement conscient de l'importance du secteur de l'agroalimentaire a décidé d'accentuer son appui à ce dernier pour un déploiement efficient. Dans cette optique, la stratégie retenue est de créer des pôles de compétitivité agrolimentaire. La Mitidja a été choisie comme région pilote. Un choix qui va faire l'objet d'un séminaire qui sera organisé par le ministère de l'Industrie et des Mines ce mardi 12 septembre 2017 à l'université Saâd Dahleb de Blida. C'est ce que rapporte un communiqué de ce ministère parvenu à notre rédaction, hier. Toujours selon cette même source ce séminaire, organisé en collaboration avec le Club des entrepreneurs et des industriels de la Mitidja (Ceimi) verra la participation de plus de 200 membres issus du monde de la recherche, de la formation et de l'industrie agroalimentaire. On apprend aussi que cette opération pilote sera suivie par d'autres projet similaires dans différentes filières. «Le pôle de la Mitidja sera composé essentiellement d'industriels agroalimentaires, de producteurs agricoles, d'institutions d'appui à l'investissement et à l'innovation, du centre technique des industries agroalimentaires, d'universités et de centres de recherche et de formation en agroalimentaire» est-il indiqué dans le communiqué. Il est aussi précisé que la mise en place de pôles de compétitivité figure parmi les objectifs du jumelage institutionnel entre l'Algérie et l'Union européenne (UE), dans le cadre du UBNProgramme d'appui à la mise en oeuvre de l'Accord d'association (P3A), visant à appuyer le ministère de l'Industrie et des Mines dans sa stratégie d'innovation industrielle. Cette dernière (Ndlr:la stratégie) s'inscrit en droite ligne dans le plan d'action du gouvernement puisqu'il compte relancer la machine économique, notamment l'industrie agroalimentaire car elle est d'un intérêt majeur pour le pays, compte tenu du fait, d'une part les besoins en produits alimentaires vont augmenter à cause de la poussée démographique et d'autre part les capacités de financement de la facture d'importation du pays sont en nette décroissance. Certes, le secteur a connu un essor en matière de création d'unités de transformation, près de 6000 unités, selon le dernier recensement opéré dans le secteur, cela reste insuffisant et pour preuve le montant de la facture d'importation annuelle en biens de consommation n'arrête pas de grimper ces dernières années. Près de 20 milliards de dollars en 2016, selon le Centre national de l'informatique et des statistiques des douanes algériennes. Devant ce constat tout à fait alarmant par le fait que les capacités de financements des importations se sont grandement affaiblies il devient impératif à ce que le nombre d'entreprises dans le secteur de l'agroalimentaire augmente et que les matières produites soient des plus diverses. C'est d'autant plus à la portée dans la mesure où notre production agricole peut satisfaire en qualité et en quantité, les besoins en matière première des unités de transformations qui jusqu'ici, ne tournent en grande partie qu' à hauteur des 50%. Et pour cause: leur relation peu intégrée avec le secteur de l'agriculture. D'ailleurs, à ce sujet, il est utile de rappeler, comme il a été constaté ces dernières années, que la production agricole fait face à un vide effarant dans le segment de l'agro-industrie, il suffit de se référer au volume des importations algériennes dans le créneau des produits alimentaires issus de la transformation, ce qui a révélé le retard gigantesque de l'industrie de transformation en Algérie. Pour y remédier, les experts préconisent que les entreprises de l'agroalimentaire dans leur ensemble, ne tournent plus le dos à la production nationale. Ils conseillent aux professionnels des secteurs de se rapprocher. Un telle approche peut permettre de diversifier l'offre alimentaire des consommateurs et aussi d'éponger les surplus de production qui n'auront pas pu être commercialisés et consommés en produits frais. Cela dit et devant cet état des lieux ainsi que les besoins pressants de revoir à la baisse notre facture d'importation des biens de consommation, il est nécessaire d'engager une véritable dynamique dans le secteur de l'industrie agroalimentaire. Ceci est d'autant plus souhaité dans la mesure où le secteur recèle un potentiel d'exportation pouvant dépasser les deux milliards de dollars à court terme et plus à long terme.