Les journées de formation, organisées par le trio d'associations : Les compagnons de Nedjma de Sétif, Chrysalide d'Alger et Gertrude II de Lyon, dans le cadre du programme pilote « Noir sur Blanc », un partenariat culturel et artistique au service de la promotion des langues, des cultures et des créations, se sont achevées dans la soirée du mercredi 29 novembre. Après trois jours d'initiation à l'histoire du théâtre, depuis l'époque grecque au théâtre contemporain du XXe siècle. La formation a été assurée par Monique Hervouet, professeur de théâtre aux universités de Paris et de Nantes et membre de l'Académie française. Des gens de tous bords ont pu bénéficier de trois jours d'une formation de haut niveau. Au programme, il y avait la naissance du théâtre (tragédie grecque et jeux du cirque), le théâtre du siècle d'or espagnol (élisabéthain, classique français…) et, enfin, la révolution romantique (le boulevard du crime et le théâtre bourgeois du XIXe siècle ainsi que la révolution du répertoire). Le nombre dépassait la soixantaine, selon les organisateurs. Ali, cadre de la jeunesse, en est encore époustouflé : « La formation est d'un haut niveau, je me suis retrouvé presque ignorant dans le domaine. Nous nous sommes bien ressourcés et nous avons redécouvert beaucoup de nos connaissances. » Les jeunes amateurs de théâtre étaient, eux aussi, très satisfaits de l'acquisition de ces notions. Les échanges, les projections d'images et la mise en espace de textes dramatiques ont été très fructueux et surtout constructifs pour tous. La soirée de mercredi a vu clôturer ces trois journées de formation. Au théâtre municipal de Sétif, un des nombreux partenaires de l'activité, les trois équipes complices, à savoir les Compagnons de Nedjma, Chrysalide et Gertrude II, ont présenté sur scène l'acte III de leur programme commun : De belles choses sont prévues pour les six prochains mois ; expositions de BD et vernissages, pièces de théâtre, ainsi que d'autres formations dans le domaine varié des arts. La soirée s'est poursuivie par des lectures publiques d'extraits très variés de poèmes : Nafaâ El Djoundi, Isabelle Pinseau et Faïza Bekkat ont caressé l'ouïe de l'assistance avec : Kateb Yacine, Tahar Djaout, Jean Amrouche, René Pons... La dernière partie de la soirée sera consacrée au cinéma, avec la projection de trois courts métrages réalisés par de jeunes membres de l'association Chrysalide : Fait d'hiver de Hamid Saïdji, Les baies d'Alger de Hassan Farhani, un balayage sonore de la ville d'Alger, et Ce qu'on doit faire de Karim Moussaoui et l'adaptation d'une nouvelle de Bukowski, Dans la nuit algéroise. On peut dire que ce sont de belles réussites. Ce partenariat mérite qu'on en parle et qu'on le prenne en exemple. Les gens de culture doivent, comme l'a signalé un participant, réinvestir le terrain qui a été abandonné un peu trop longtemps. La journée de jeudi a été consacrée à la littérature. Autour du thème de « l'exil », se sont déroulées dans la matinée des communications de spécialistes en littérature et d'écrivains d'Algérie, à savoir la poétesse Mme Zineb Laouadj, Habib Ayoub, Ali Khoda et Lakhdar Mahouguet. Un public assez nombreux d'étudiants et d'enseignants de lettres, de nombreux écrivains et poètes, ainsi qu'une certaine intelligentsia sétifienne qu'on croyait disparue ont assisté à la journée, organisée par le Club des lecteurs de Sétif. L'après-midi, la salle du théâtre municipal de Sétif a encore été investie par ce beau monde et les débats ont été ouverts sur le thème de « L'exil dans la littérature algérienne ». Beaucoup de points ont été abordés lors du débat : l'exil de l'écrivain, celui de la femme écrivain et surtout celui de la langue, écrire dans une autre langue que la langue maternelle, n'est-il pas une sorte d'exil ?