Depuis l'alerte lancée via le réseau social sur la contamination de l'eau du barrage de Taksebt, les services concernés ne cessent de rassurer les citoyens sur la qualité de ce liquide vital. Ainsi, après l'ADE, la direction de la santé et les responsables du CHU de Tizi Ouzou, c'est la direction de la station de traitement des eaux de cet ouvrage hydraulique qui veut informer la population, via la presse, sur «l'efficacité du processus de traitement de cette eau». Salah Abdous, responsable de cette station gérée par Seaal (Société des eaux et de l'assainissement d'Alger), nous dira : «Nous faisons beaucoup d'efforts pour fournir une eau de bonne qualité au citoyen. L'eau du barrage de Taksebt ne présente aucun danger pour la santé. Il y a une polémique et une zizanie semées à travers les réseaux sociaux, mais nous informons le consommateur que l'aspect qualité est le volet primordial pour nous.» Le même responsable n'a toutefois pas caché que la situation du barrage est critique, puisque, a-t-il souligné, «aucun rejet du bassin versant n'est épuré et la cuve n'est pas protégée». M. Abdous nous a également fait savoir que la station de traitement des eaux du barrage de Taksebt, qui fonctionne de jour comme de nuit sans interruption, traite plus de 2500 m3/h. «Nous faisons le contrôle et le suivi de manière continue et rigoureuse. Donc, s'il y a un germe ou une bactérie, ils seront détectés sur place, au niveau de notre laboratoire. Cela dit, après les opérations de décantation et filtration, un test simple peut déterminer si l'eau est polluée ou pas, car l'examen bactériologique permet de détecter toute contamination pouvant provoquer des maladies à transmission hydrique», nous a fait remarquer Mme Akila Chikhi, chef de laboratoire, qui nous a fait une démonstration, en injectant un produit dans un flacon d'eau traitée. «Le test est simple. Il peut être fait par n'importe quelle personne au niveau de l'APC ou autre organisme public», nous a-t-elle ajouté. De son côté, Abderrahmane Yahiaoui, chef de service exploitation, nous a fait visiter les différentes installations de l'usine. «Juste à l'arrivée de l'eau, nous injectons des produits chimiques à l'aide d'un appareillage qui fonctionne avec un système de télégestion qui surveille même la distribution. Puis, nous allons avoir une eau traitée qui se déversera vers les décanteurs pour la filtration avant la stérilisation finale, en mettant du chlore pour éliminer les agents pathogènes dans la distribution», explique-t-il, tout en citant les produits injectés dans les différentes étapes du traitement. Amar Berzouk, directeur de l'ADE de Tizi Ouzou, nous a parlé du suivi sur le terrain de la distribution de l'eau vers les villes et villages de la wilaya. «Nous avons des équipes sur le terrain qui font régulièrement des analyses bactériologiques et biochimiques. Il y a des agents qualifiés affectés dans des centres au niveau de chaque daïra», nous a-t-il précisé, avant que la responsable du traitement au niveau de son organisme, Mme Ladjal, ne relève que l'absence de chlore dans l'eau distribuée constitue une alerte. «Quand il y a une alerte, on se déplace sur les lieux pour voir surtout si l'eau ramenée est celle du robinet, car, parfois, on nous ramène une eau stockée dans de mauvaises conditions», nous a-t-elle indiqué, avant de parler de la coloration de ce liquide précieux, qui peut avoir des origines diverses, en raison des métaux qui échappent au processus de contrôle. Enfin, notons que la station de traitement de Taksebt, la plus importante à l'échelle nationale et qui approvisionne en eau potable les wilayas de Tizi Ouzou et Boumerdès, fonctionne avec un effectif de 83 personnes dans l'exploitation et l'automatisation.