Le dernier Journal officiel vient de publier un arrêté qui réglemente les modalités de l'appel à la prière (l'adhan), créant ainsi la polémique. Dans ce document, sont publiés 3 arrêtés ministériels relatifs au Saint Coran, aux mosquées et à l'adhan. Si les deux premiers sont passés inaperçus, le dernier est bien loin de l'être. Une vive polémique quant à cette réglementation de l'appel à la prière circule sur les réseaux sociaux. En effet, le Journal officiel n°51 daté du 30 août dernier comporte un arrêté concernant l'adhan, appel à la prière qui retentit 6 fois par jour, dont deux pour la prière de l'aube. L'arrêté en question fixe la formule et le mode de l'appel à la prière. Si le 1er chapitre de cet arrêté est incontestable, le 2e l'est moins. L'article 7 stipule texto que «pour effectuer l'appel à la prière, il convient de parfaire la voix et mettre au point les haut-parleurs de la mosquée de manière à rendre audible l'appel sans exagération». C'est ce dernier mot qui fait parler plus d'un à propos de cette limitation du son de l'adhan. Certains, qui se placent comme défenseurs de la cause religieuse, font croire que pareille mesure est une répression de la voix de l'islam. D'autres, par contre, y voient une mesure d'unifier et de réguler ces appels qui sont dans certaines zones très hauts. C'est justement dans ce sens que le ministère, dans son arrêté, a prévu d'établir une fiche technique fixant notamment les normes spécifiques relatives à la qualité esthétique de l'appel à la prière et des haut-parleurs. Il est également inclus dans les articles de ce nouveau texte de lancer les appels à la prière selon le calendrier officiel des horaires légaux établi par le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs, soit en même temps et non pas en décalé de quelques minutes. Contrairement à ce que veulent avancer les animateurs de cette polémique, cet arrêté, même s'il ne le déclare pas ouvertement dans un article bien clair, veut tout simplement ajuster les décibels des haut-parleurs et non supprimer cet appel sacré. Pour mémoire, cette polémique est des plus vives depuis le 16 avril dernier, quand le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, avait annoncé cette nouvelle mesure de régulation inédite dans l'histoire de l'Algérie contemporaine, lors de son allocution d'ouverture des travaux d'un cycle de formation en faveur des muezzins. Il aspire, selon ses déclarations lors de cette session de formation, à donner un cachet particulier à l'adhan en Algérie, comme c'est le cas dans plusieurs pays, comme la Turquie ou l'Egypte. Pour les deux autres textes, il s'agit en fait d'un arrêté fixant la composition et le fonctionnement de la commission d'audit et de vérification des recueils du Saint Coran et d'un autre relatif à la liste référentielle pour les dénominations des mosquées. L'article 4, le plus important d'ailleurs, interdit d'attribuer aux mosquées les noms des personnes qui les ont édifiées, toute dénomination portant un sens non approprié ou pouvant entraîner un différend.