La Russie a appelé, ce week-end, après la réunion internationale sur la Syrie à Astana, l'opposition armée syrienne à participer à la lutte contre les groupes terroristes. «Nous estimons qu'ilest extrêmement important que l'oppositionarmée se joigne le plus tôt possible à la lutte contre les groupes terroristes opérant en Syrie», a déclaré à la presse Alexandre Lavrentiev, représentant spécial du président russe, Vladimir Poutine, pour le dossier syrien. «L'unité des Syriens contre le terrorisme jettera les bases d'un renforcement de la confiance entre eux, plutôt que de simplement permettre d'atteindre des changements positifs sur le terrain, sur le champ de bataille, en République syrienne», a-t-il indiqué. Il a toutefois estimé que cette confiance prendra du temps à se mettre en place. Alexandre Lavrentiev a fait savoir par ailleurs que le processus d'Astana consacré aux pourparlers de paix en Syrie pourrait s'ouvrir à de nouveaux membres. La Chine, les Emirats arabes unis, l'Egypte, l'Irak, le Liban et le Kazakhstan pourraient ainsi être admis à y participer en tant qu'observateurs et à se joindre aux pourparlers lors de la prochaine réunion en octobre, a-t-il précisé lors de la sixième réunion internationale sur la Syrie dans la capitale kazakhe.Alexandre Lavrentiev a souligné que le socle du processus d'Astana reposait sur le travail des trois pays garants — la Russie, l'Iran et la Turquie — chargés de superviser et de garantir le cessez-le-feu dans les zones de désescalade en Syrie. Ces trois pays ont déjà établi un comité tripartite dans ce but, a-t-il déclaré lors d'un briefing sur la réunion de trois jours qui a débuté mercredi en présence de représentants du gouvernement syrien et de l'opposition. Etaient aussi présents les vice-ministres turc et iranien des Affaires étrangères, l'émissaire onusien Staffan de Mistura, ainsi que des représentants des Etats-Unis et de la Jordanie. 1500 policiers militaires à Idlib A signaler par ailleurs que la Russie, la Turquie et l'Iran ont accepté de déployer chacun 500 policiers militaires dans la zone de désescalade de la province syrienne d'Idleb. Les observateurs seront déployés dans les zones les plus vulnérables pour travailler sur la ligne de démarcation et la ligne de contact afin de préserver la stabilité et de prévenir les provocations, a déclaré Alexandre Lavrentiev. «Parfois, il arrive que quelqu'un entende un tir occasionnel et riposte. Ces petites provocations peuvent entraîner des conséquences graves et regrettables», a-t-il souligné. La Russie, la Turquie et l'Iran ont annoncé, vendredi, la création de nouvelles zones de désescalade en Syrie dans le cadre d'un mémorandum signé le 4 mai. Les représentants de ces pays ont indiqué que la création de zones de désescalade et de bandes de sécurité était une mesure temporaire dont la durée serait d'abord de six mois, avec une extension automatique sur la base d'un consensus des pays garants. Il s'agissait du sixième cycle de pourparlers de paix sur la Syrie à Astana, négociés par la Russie, la Turquie et l'Iran. Le processus d'Astana, qui a débuté le 24 janvier, réunit le gouvernement syrien et les représentants de l'opposition, y compris certains groupes armés influents qui n'étaient auparavant pas autorisés à participer à d'autres négociations.