Le but de la rencontre sera de «partager nos impressions sur les discussions d'Astana», déclarent les Russes. Des opposants syriens ont déjà plusieurs fois été reçus à Moscou, mais il s'agirait d'une première pour des rebelles contrôlant des territoires en Syrie Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, va rencontrer des représentants de l'opposition syrienne vendredi à Moscou, trois jours après les pourparlers de paix sur la Syrie organisés au Kazakhstan. Cette rencontre a été annoncée par Moscou sans donner de détails sur l'éventuelle participation de chefs des groupes armés, ni le nom des factions à cette rencontre. Le but de la rencontre sera de «partager nos impressions sur les discussions d'Astana», a précisé une source au sein du ministère russe des Affaires étrangères, en qualifiant de «grand succès, d'immense pas en avant qu'il faut confirmer», les pourparlers de paix de lundi et mardi dans la capitale kazakhe. La Russie, la Turquie et l'Iran ont convenu de la création d'un «mécanisme» de mise en œuvre et de surveillance du cessez-le-feu. Ce mécanisme a été appelé de ses vœux par l'Envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, et soutenu par l'opposition. Les trois pays se disent également en faveur de la participation des factions de l'opposition aux prochains pourparlers de paix qui doivent se tenir à Genève. Plusieurs rebelles ayant pris part aux pourparlers d'Astana, interrogés, ont déclaré ne pas avoir reçu d'invitation pour des discussions à Moscou, mais être prêts à s'y rendre en cas d'invitation. Des opposants syriens ont déjà plusieurs fois été reçus à Moscou, mais il s'agirait d'une première pour des rebelles contrôlant des territoires en Syrie. «Le problème n'est pas l'invitation, c'est le sujet de la discussion. Si c'est sérieux et qu'on discutera d'un problème national, nous pouvons aller au bout du monde», a déclaré Fares Bayouche, négociateur d'un groupe rebelle présent à Astana. Les négociations d'Astana qui regroupaient pour la première fois depuis le début du conflit syrien des représentants du gouvernement syrien et des rebelles combattant sur le terrain, se sont achevées mardi sur un accord pour une résolution politique du conflit. La Russie, la Turquie et l'Iran, parrains de ces discussions, ont annoncé avoir trouvé un accord destiné à consolider le cessez-le-feu en attendant que les représentants du gouvernement et les groupes de l'opposition commencent à négocier directement. Des efforts communs sont entrepris par Moscou, Ankara et Téhéran afin de trouver une solution politique pérenne à la tragédie syrienne. La Russie a rédigé et transmis aux rebelles un projet de Constitution pour la Syrie, selon l'Envoyé spécial de Vladimir Poutine pour la Syrie, Alexandre Lavrentiev, au terme des négociations de paix d'Astana. «Nous avons donné pour étude à l'opposition armée un projet de Constitution syrienne préparé par les spécialistes russes, afin d'accélérer le processus», a déclaré Lavrentiev. R. I.