Les islamistes gagnent du terrain avec déjà deux sièges de députation arrachés lors du premier tour. Comme ils ont également remporté trois mairies à Nouakchott. L'interdiction par la force de la loi de toute formation politique au nom de l'Islam n'a pas empêché les islamistes, qui se revendiquent du courant modéré, à se présenter sous l'étiquette de Réformateurs centristes ou de listes indépendantes. « Les islamistes ont fait du porte-à-porte et ont pu enregistrer un résultat significatif », nous a indiqué Jedna Deida, rédacteur en chef de Nouakchott Infos, qui n'écarte pas qu'avec un tel score, le futur gouvernement mauritanien serait tenu de composer avec eux. Un autre journaliste mauritanien nous dira qu'« ils (les islamistes) ont mené une campagne méticuleuse, encadrant au plus près leurs éventuels électeurs jusqu'au jour du vote ». Si les partis politiques minimisent le poids des islamistes, certains observateurs n'ont pas hésité à s'alarmer, citant pour exemple l'Algérie des années 1990. C'est le cas du directeur de la publication du quotidien Le Méhariste, Mohamed Ould Saleck Beheite, qui voit en cette montée des islamistes un pas qui pourrait mener le pays vers une situation insurmontable. « Il est vrai qu'actuellement ils ne représentent pas grand-chose devant les autres partis politiques. Mais ils pourraient constituer un danger à moyen terme, car ils sont très actifs et bénéficient de soutien de l'étranger, notamment du mouvement wahhabite saoudien », a-t-il observé.