Remous à la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) ! Les conducteurs de trains du dépôt d'Alger ont observé, hier, un arrêt de travail d'une journée. Raisons : selon un communiqué de la direction générale de la SNTF, parvenu à notre rédaction, « les conducteurs auraient organisé cette action en guise de protestation contre la condamnation pénale prononcée à l'encontre d'un de leurs collègues ». Pour les responsables de cette société publique, l'arrêt de travail a été décidé « inopinément » et « sans préavis ». Le même communiqué assure que cette protestation n'est pas une résultante d'un conflit entre la direction et les travailleurs. « Il est à signaler que cet arrêt de travail ne résulte d'aucun conflit collectif ; aucune revendication n'ayant été soulevée au préalable », lit-on dans cette déclaration. « Néanmoins, il semblerait qu'il s'agisse d'une remise en cause de la condamnation pénale prononcée à l'encontre d'un conducteur de train », a noté encore ladite direction dans le même document. Toutefois, les faits semblent être plus graves que cela. La condamnation du conducteur en question, selon des sources syndicales, n'est que la goutte qui a fait déborder le vase. A l'origine de cette contestation, le retard mis par l'UGTA dans la mise en place du bureau exécutif du Syndicat national des cheminots. « Les élections de renouvellement du conseil national du syndicat ont été organisées le 15 mai 2006. Six mois sont déjà écoulés et le bureau exécutif du syndicat n'a pas été mis en place. La Fédération nationale des transports (UGTA) refuse toujours d'organiser une élection pour désigner le secrétaire général et son bureau. Pis encore, la fédération a procédé à la désignation d'un secrétaire général qui ne fait pas l'unanimité », ont précisé nos sources. Pourquoi ? Nos sources parlent « d'un accord tacite » entre la direction de la SNTF et la Fédération des transports de la centrale syndicale pour mettre en place des personnes qui cautionneront la politique de privatisation de l'entreprise. « Les responsables de l'UGTA, notamment depuis la signature de l'accord avec le gouvernement, ne veulent plus d'un syndicat qui remettra en cause la trêve sociale. D'où le refus de l'installation du bureau exécutif du syndicat. L'UGTA s'oppose même à la réélection de l'ex-SG de ce syndicat », ont ajouté nos sources. L'ex-SG et son bureau, ont-il souligné, se sont opposés au programme de la filialisation de certaines activités de la SNTF, telles que les lignes minières, la banlieue d'Alger et l'atelier du Hamma. « Au début, on nous a dit que ce sera un partenariat avec Kia Motors pour la formation et le développement de l'entreprise. Mais par la suite, il s'est avéré que le programme vise la privatisation de la SNTF », ont indiqué les mêmes sources. Ces syndicalistes chargent encore le secrétariat national de l'UGTA qu'ils accusent d'entente avec la direction de la SNTF au détriment de l'intérêt des travailleurs. « On n'a jamais vu de telles pratiques à l'UGTA par le passé », ont déclaré les syndicalistes. Selon eux, la protestation risque de devenir nationale si ces problèmes ne seront pas résolus à temps. Nous avons tenté de joindre le responsable de la Fédération des transports, Abdelaziz Hammiche, et la direction de la SNTF pour avoir leurs explications sur le sujet, mais en vain.