Le phénomène du travail des enfants ne cesse de prendre des proportions alarmantes, particulièrement au niveau de la Daïra de Béthioua, connue pour abriter un nombre important de chantiers de construction. Les statistiques démontrant le nombre des enfants impliqués dans les activités professionnelles ne sont pas toujours fiables, en l'absence d'une cellule de prévention et / ou d'écoute qui s'occupe de l'application de la loi. « Suivant l'enquête réalisée en 1999 par le bureau de l'UNICEF à Alger, prés de 500 000 mineurs travaillent en Algérie, soit prés de 5%. Ce n'est pas énorme comme chiffre par rapport à l'Asie où près de 27% d'enfants travaillent. Mais en Algérie, les enfants n'apprennent aucun métier. Les 5% recensés optent pour des activités dangereuses, telle que la vente de cigarettes et des sachets noirs dans les marchés », apprend-on auprès du premier responsable de la Coordination des associations des parents d'élèves. Respecter la convention Dans le cadre de la lutte contre ce fléau, la Daïra de Béthioua organisera incessamment une journée d'études consacrée à l'enfant pour sensibiliser les parents d'élèves sur les principales raisons de la déperdition scolaire, entre autres l'environnement malsain qui éloigne l'élève de l'école, l'implication des enfants scolarisés dans le monde du travail ainsi que les facteurs favorisant la délinquance juvénile. Ce programme intervient suite aux recommandations de la tutelle pour interdire l'embauche des enfants dont la moyenne d'âge varie entre 6 et 14 ans, dans des activités professionnelles, et ce en attendant la réalisation du projet concernant la création d'une banque de données pour identifier le nombre d'Entreprises publiques et/ ou privées actives ainsi que le nombre de la main d'œuvre non déclarée. A cet effet, plusieures conférences de sensibilisation, communication et d'information seront programmées afin de lever le voile sur plusieures zones d'ombre, notamment en ce qui concerne l'orientation professionnelle des élèves exclus de l'école. Par ailleurs, nous apprenons que la lutte contre la délinquance impose d'abord l'implication de tous les ministères dans la convention des droits fondamentaux de l'enfant qui a été signée par l'Algérie en mai 1993, vu que seul le ministre de l'Education nationale a été concerné. Or, l'article 6 stipule que les Etats assurent dans toute la mesure du possible le suivi et le développement de l'enfant. « Si tous les responsables concernés respectent la convention des droits fondamentaux de l'enfant, nous sommes certains que nous franchirons un grand pas pour la lutte contre le travail des enfants ainsi que la déperdition scolaire », avait souligné M. Mouileh. F, président de la Coordination des Associations des Parents d'élèves.