Le phénomène du travail en noir a pris des proportions alarmantes à Arzew. Nombreux sont les enfants qui ont abandonné prématurément les bancs de l'école pour rejoindre le monde du travail. D'autres exercent temporairement en attendant la rentrée scolaire, pour parer aux frais de la scolarisation. Les Cafétérias et le transport urbain demeurent les principaux créneaux qui attirent les postulants. Les gérants de ces secteurs préfèrent cette masse infantile qui n'a besoin ni de déclaration, ni même d'un salaire fixe pour accomplir des tâches diverses. Un rapport établi récemment par l'inspection du travail a révélé que le nombre de mineurs embauchés au niveau de la wilaya, ne fait pas partie du nombre global des travailleurs activant au niveau de 6 000 structures d'emploi contrôlées. Le nombre de mineurs s'élève à environ 16 895. Cependant, ce chiffre ne reflète pas la réalité, vu que ces travailleurs continuent d'être employés dans des activités commerciales, surtout au niveau des marchés sédentaires et autres créneaux tels les chantiers de construction, les ateliers de couture, de soudure et de fabrication de différents matériaux de construction. En attendant la réalisation du projet concernant la création d'une banque de données pour identifier le nombre d'entreprises publiques et/ ou privées actives, le phénomène s'amplifie. Notons que l'inscription de ce projet intervient suite aux recommandations de la tutelle pour interdire l'embauche des jeunes dont la moyenne d'âge varie entre 6 et 14 ans dans des activités professionnelles. Rencontrés sur site, au niveau du marché hebdomadaire d'Arzew, certains vendeurs de légumes se sont déclarés satisfaits, étant donné que leur travail leur offre la possibilité d'avoir de l'argent de poche, notamment durant l'été, ce qui leur permet de rejoindre les plages et les sites de distraction. Certains colporteurs ont affirmé que cette tâche, quoique difficile, leur permet d'aider leurs parents, quand ces derniers se trouvent dans le besoin. « La plupart de ces enfant, qui ont abandonné prématurément les études, sont livrés aux méfaits de la rue. Certains sont devenus des délinquants », signalera un commerçant.