Des bus vétustes continuent de transporter les voyageurs dans des conditions lamentables. A l'est de la capitale, les bus qui sont actuellement en service, notamment ceux qui viennent des localités d'Ouled Haddadj et de Haouch El Makhfi, à Réghaïa, sont tellement délabrés que l'on se demande par quel miracle ils peuvent encore transporter des voyageurs. «Ces bus sont si détériorés et vétustes qu'on devrait les envoyer à la casse, car la plupart d'entre eux ont commencé à circuler à partir des années 1980», confie un usager. Et d'ajouter : «Le fait qu'on permette à ces bus de continuer à circuler révèle l'inutilité du contrôle technique, qui est devenu une simple formalité.» Les voyageurs sont transportés dans des conditions déplorables, en plus du manque d'hygiène à l'intérieur des bus, ces derniers sont dépourvus de fenêtres et leurs sièges sont éventrés. En roulant, les passagers peuvent apercevoir à travers des trous béants sur le plancher le bitume de la route. En hiver, les plafonds n'étant plus étanches, laissent entrer la pluie. «Ces bus dont l'âge dépasse 35 ans peuvent constituer un danger pour les usagers. Si l'aspect extérieur laisse à désirer, les organes les plus sensibles tels que le système de freinage ne doivent plus êtres conformes», déplore un voyageur. Cette situation prévaut également dans d'autres communes de l'est de la capitale, notamment à Aïn Taya, où des bus qui assurent la navette entre le chef-lieu et la station de Qahouet Chergui sont dans un état de délabrement avancé. Hormis les sièges, où les passagers peuvent s'asseoir, aucune autre commodité ne leur est offerte. Par ailleurs, les propriétaires de ces bus ne respectent pas les horaires de départ et s'arrêtent anarchiquement. Il arrive souvent qu'ils s'immobilisent dans certains arrêts pour de longues minutes. «Pour ramasser le plus de voyageurs, les chauffeurs n'hésitent pas à s'immobiliser pendant plusieurs minutes en attendant d'éventuels passagers. Quand les voyageurs commencent à réclamer, les chauffeurs de bus les invitent à aller prendre un taxi», déplorent des usagers, qui lancent un appel aux pouvoirs publics afin d'assainir la situation. «Où sont les autorités qui ont à charge la mission de gérer le transport en commun ? Nous avons l'impression que ces propriétaires de bus agissent en toute impunité et à leur propre guise. Nous lançons un appel à ces autorités compétentes afin qu'elles interviennent pour mettre de l'ordre», disent-ils. La question qui se pose est de savoir comment ces bus passent-ils les mailles du contrôle technique. Leur apparence complètement déglinguée laisse peser, de prime abord, un doute sur l'état des organes sensibles, tels que les freins. Aussi, il n'est pas difficile de constater l'état des pneumatiques, qui sont lisses, ou encore l'absence des feux de stop. Les propriétaires de ces bus arrivent quand même à les faire passer sans difficulté aucune.