Le roman Le sommeil du juste de Mouloud Mammeri vient d'être traduit en tamazight par Djamel Laceb sous le titre Taguni Nwin Ighezzan. Le livre, édité chez El Dar El Othmania, sera disponible sur les étals des librairies prochainement, a-t-on appris. «Je suis heureux de voir ce travail enfin aboutir. Je me suis attelé à le faire avec fierté et aujourd'hui je ressens un peu la sensation du devoir accompli. J'ai apporté ma petite brique dans l'immense édifice qui attend tous les Amazighs, édifice qui consiste en la reconstruction de ce que le temps et l'adversité auront grignoté de notre patrimoine culturel J'espère en apporter d'autres, car rien ne vaut cette sublime exaltation du devoir accompli», a annoncé l'auteur dans un message posté sur sa page Facebook. Djamel Laceb a tenu également à remercier tous ceux qui l'ont aidé dans la réalisation de cet ouvrage, citant ses amis du Haut-Commissariat à l'amazighité (HCA) Assad El Hachemi, Abdenour Hadj Saïd et Abdenbi Mohand Ouramdane. «Pour la confiance, le soutien et les corrections, mes amis Usalas, Seddik Iazzouguen et Dda Boussad Kebir trouveront ici l'expression de ma gratitude pour leurs aimables corrections, lectures et relectures… ça en valait la peine», ajoute l'auteur du livre. Pour lui, c'est une œuvre monumentale que celle de Mammeri. «Elle mérite plus qu'une traduction, d'autres artistes, intellectuels amazighs doivent y jeter un coup d'œil et produire d'autres traductions. Rien que pour Le sommeil du juste pour espérer épuiser toute l'essence de l'œuvre, il faudrait au moins autant de traductions que d'univers développés dans ce chef-d'œuvre de construction et d'imagination», commente Djamel Laceb. Homme de lettres, ethno-anthropologue, Mouloud Mammeri laisse pour la postérité une production féconde. Auteur du premier livre de grammaire en tamazight, il a écrit également des romans, des pièces de théâtre, des nouvelles, des récits et autres travaux de recherche. En plus de l'écriture, il donnait des cours de tamazight à l'université d'Alger de 1965 à 1972. Wibghane taqbaylit adyisine tiras. «Celui qui aime tamazight se doit d'en maîtriser l'écriture», répétait inlassablement celui qui était considéré comme l'un des plus grands défenseurs de la langue, de l'identité et du patrimoine amazighs.