La situation était très tendue hier et des heurts se sont produits entre policiers et indépendantistes. La police espagnole est intervenue en force hier en Catalogne pour empêcher la tenue d'un référendum d'autodétermination interdit. Le gouvernement catalan fait état de 456 blessés dont et une dizaine de policiers, selon le ministère de l´Intérieur. Une porte-parole des services de santé a précisé que 337 personnes ont été accueillis dans les hôpitaux et centres de santé, la majorité souffrant de contusions, parmi elles 91 blessées dont une grièvement touchée. Durant les charges policières au cours desquelles les forces de l'ordre ont tiré des balles en caoutchouc sur les civils, un manifestant a été blessé au visage, plus précisément à l'œil, par l'un de ces projectiles. Selon le quotidien espagnol El Pais, l'homme a été conduit aux urgences et subit actuellement une intervention chirurgicale. Le gouvernement espagnol a mobilisé 10 000 policiers et gardes civils pour empêcher l'accès aux bureaux de vote. Des millions de bulletins ont été saisis. Les policiers ont également fermé le centre informatique électoral du gouvernement régional, censé comptabiliser les votes. Cependant l'exécutif catalan assure pouvoir tenir un référendum démocratique, vu que 73% des bureaux de vote étaient ouverts. «Près de trois quarts des 2300 bureaux de vote destinés à recevoir les électeurs à l'occasion du référendum sur l'indépendance de la Catalogne sont ouverts» a déclaré le porte-parole du gouvernement régional, Jordi Turull, lors d'une conférence de presse. Il a demandé aux Catalans de se déplacer en masse pour aller voter, mais dans le calme. Le gouvernement régional catalan a assuré être en mesure d'organiser comme prévu un référendum d'autodétermination dans des conditions démocratiques, en dépit de son interdiction par Madrid. «Nous pouvons tenir un référendum d'autodétermination assorti de garanties comme nous nous y étions engagés», a affirmé le porte-parole du gouvernement régional, Jordi Turull, ajoutant que le gouvernement disposait d'un «recensement universel» qui permettrait aux électeurs de voter dans n'importe quel bureau en Catalogne. Le gouvernement espagnol a demandé aux autorités indépendantistes de Catalogne de mettre fin à la «farce» du référendum d'autodétermination, et la police est intervenue en force pour l'empêcher. «Continuer cette farce n'a aucun sens, ça ne mène nulle part, ils devraient y mettre fin immédiatement. Le gouvernement a évité quelque chose qui n'avait même pas de garanties démocratiques», a déclaré la numéro deux du gouvernement espagnol, Soraya Saenz de Santamaria, à l'adresse de l'exécutif de Catalogne, la Generalitat, dirigé par Carles Puigdemont. Lors d'un référendum «test» organisé en 2014 en Catalogne, 80% des 2,3 millions d'électeurs avaient voté en faveur de l'indépendance. Les autorités catalanes espèrent qu'au moins 1 million de personnes sur les 5,3 millions d'éligibles voteront lors de ce scrutin. Selon les derniers sondages, les Catalans opposés à l'indépendance restent plus nombreux que ses partisans (49,4%, contre 41,1%). Et pendant ce temps, des milliers de personnes, drapeaux espagnols à la main, ont manifesté samedi à Barcelone, à Madrid et dans d'autres grandes villes pour défendre l'unité de l'Espagne.