Le plus grand musée à ciel ouvert du monde est désormais considéré comme un véritable trésor qui doit bénéficier de tout l'intérêt de l'Etat, devant assurer sa sauvegarde, sa préservation et sa protection des pilleurs. Les derniers sont souvent des touristes qui ne peuvent s'empêcher de quitter cette merveille sans en prendre un souvenir. Difficilement contrôlable dans cette étendue infinie où le moindre petit caillou peut se révéler une œuvre d'art. Selon certaines sources, le ministère de la Culture a prévu l'affectation d'une somme de 240 millions de dinars au profit de l'Office du parc national du Tassili (OPNT). Cette importante enveloppe financière, qui sera débloquée au titre de l'exercice 2007, devrait servir à la réalisation de plusieurs postes de gardiennage, l'acquisition du matériel roulant pour assurer la surveillance des équipements scientifiques et l'aménagement du siège et des annexes de l'office à Illizi, Djanet et Bordj El Haouès. Le gardiennage est considéré comme une priorité par les responsables de l'office dans cette partie du territoire algérien. La région du Tassili, qui renferme un important patrimoine, est classée par l'Unesco pour ses vestiges historiques qui s'étalent sur quelque 80 000 km2. Un patrimoine universel riche de milliers de gravures rupestres, de gravures dans la roche et plusieurs centaines de dessins et autant d'outils en pierres taillées et polies qui ne laissent aucun doute sur le fait que la région était habitée par des êtres humains, il y a des milliers d'années. Selon nos sources, on a répertorié plus de 15 000 dessins et peintures rupestres dans le plateau du Heddag, dans la commune de Djanet, considérée comme la plus riche du Tassili. Ces œuvres d'art, sur lesquelles le temps semble n'avoir eu aucun effet, peuvent être admirées dans les sites de Tsera, Aghoum, Djabarène, Tinboutika, Tamrit, Tigharghart, Erg Admir, Sefar, Tajalalet, Tikoubaouine, Issendalen… On retrouve d'autres nombreux vestiges préhistoriques dans plusieurs localités de l'immense wilaya d'Ilizi. A Bordj Omar Dris, Borj El Haouès, on a catalogué près de 9 000 peintures rupestres, toutes restées presque intactes. Ces peintures et dessins venus de la préhistoire ont de tout temps intéressé les archéologues de plusieurs pays. De nombreux chercheurs se sont succédé dans la région du vaste Tassili, et ont fait d'importantes découvertes sur le mode de vie, le type de nourriture et bien d'autres informations sur la population qui vivait dans cette région, qu'on disait qu'elle était jadis, un véritable paradis. Mais selon des spécialistes, la région a réellement fait l'objet d'une mise à sac durant la période coloniale. Les pièces les plus importantes, les plus rares, aussi, de ces legs préhistoriques, ont été honteusement volés, comme un butin de guerre, pour être exposés dans les salons de collectionneurs occidentaux.