Entre Ammal et les gorges de Palestro, deux associations, Tafeth et Tyzza, ont organisé une randonnée pédestre le week-end dernier sur les monts de Djerrah et ses environs. Leur but : encourager le tourisme de montagne. Plus de 500 personnes, dont des groupes d'enfants et des amateurs de randonnée pédestres en haute montagne, ont pris part à cette sortie en pleine nature. La réussite était totale. Un des animateurs, Moutcho Amazigh, s'explique : «Depuis les années 1990, ces régions étaient désertées. Nous avons voulu les faire (re)découvrir et signifier qu'avec peu de moyens et beaucoup de volonté, il est possible de développer un tourisme de montagne là où les gens croient qu'il n'y a que de la rocaille et des massifs forestiers.» En effet, en sus du spectacle majestueux des forêts que tracent des routes qui serpentent au gré des découvertes, c'est à l'usure des chaussures qu'on prend conscience des opportunités de villégiature. On est d'abord surpris par un lac formé par une retenue collinaire. On peut même y pêcher. L'endroit peut accueillir des familles si quelques commodités d'accueil étaient installées. A la manière de La Chiffa vers Médéa, la vente de produits artisanaux peut constituer une bonne source d'attraction pour les visiteurs et une subsistance respectable pour les habitants. «Une quarantaine d'emplois sont susceptibles d'y être créés», dira M. Charef, membre de la Chambre de l'Artisanat de Boumerdès. Vers le village d'Aït Dahmane, un bourg entièrement construit avec des produits artisanaux et complètement déserté demeure encore debout comme un vestige de la construction traditionnelle. Les nostalgiques des temps anciens y trouvent matière au ressourcement. La population milite pour sa préservation comme site culturel et touristique. A Telath, c'est un bain thermal qui se dégrade si une rénovation n'intervient pas au plus vite. Ses eaux sont connues pour leur remède contre des maladies de la peau, notamment. Se situant sur une aire de 25 ha, le site balnéaire souffre toutefois d'un accès difficile en raison de la détérioration de la route. Pourtant, «l'enveloppe financière allouée pour la réfection de la route existe, mais les travaux n'ont toujours pas débuté, alors qu'on est en fin de mandat communal», s'alarme un villageois. De plus, un problème de propriété n'est pas encore assaini. L'indemnisation des expropriés tarde. Les villageois ne baissent pas les bras pour faire revivre leur région. Devant le chômage de la jeunesse locale, une étude économique initiée par des associations locales fait apparaître qu'il existe la possibilité d'une petite industrie du liège de chêne. Comme quoi, ce ne sont pas les idées qui manquent, ni la volonté, mais c'est l'accompagnement des pouvoirs publics qui fait défaut.