Suite à un risque de contamination du captage des eaux de Bouabdellah les alimentant en eau potable, les habitants de la localité de Ouendadja, dans la commune de Barbacha, sont dans l'inquiétude. La mesure de l'interdiction de la consommation de l'eau provenant de la source en question prise par l'APC de Barbacha au mois de septembre dernier est instruite par le bureau d'hygiène de la commune qui avait décelé une éventualité de pollution. Ce service avait procédé à une analyse de l'eau suspecte après avoir été alerté par les villageois au début du mois de mars. Le vecteur potentiel d'une contamination, d'où un risque d'épidémie de maladies à transmission hydrique, est constitué par le déversement d'un « débit important des eaux usées » évacuées de Letneyene, un village situé dans la commune de Beni Mohli (wilaya de Sétif), dans le ravin où, à environ 350 m en aval, est réalisé le captage au profit de Ouendadja, conclut le rapport du bureau. Outre les mesures d'usage en de telles situations (un contrôle assidu des eaux de source et une désinfection des réservoirs et des canalisations), les services de l'APC de Barbacha ont recommandé un prolongement de la conduite d'assainissement de 100 m plus en aval du captage. Mais les mesures arrêtées si elles paraissent simples à mettre en œuvre du fait de l'adhésion de toutes les parties concernées (les autorités des deux communes) à la solution préconisée, elles buteraient, lit-on en substance dans la requête que vient d'adresser le comité du village au wali de Béjaïa, sur une « fuite de responsabilités » de l'APC de Barbacha. Cela se traduirait tout simplement par des travaux de réalisation jugés différés sans raison. M. Ouahrani, le P/APC de Barbacha, qui se défend d'être derrière un quelconque blocage explique plutôt le retard accusé par la controverse qu'alimente le projet tel que conçu. Son assemblée proposait « un pompage à partir d'une autre source et un prolongement du réseau d'assainissement de 1 km pour éviter à long terme toute contamination des autres sources ». Le projet est estimé à 12,23 millions de dinars. Barbacha se devait d'apporter sa part du financement, soit 6 millions de dinars pour la réalisation en AEP et, l'autre moitié devant être supportée par la commune d'Aït Mohli pour l'exécution de la partie assainissement. Mais bien que l'enveloppe ait été finalement débloquée par la wilaya dans le cadre des PCD, « les habitants de Ouendadja ne veulent pas entendre parler d'un captage autre que celui déjà existant », a donné pour cause, M. Ouahrani. Ils s'en tiennent, autrement dit, à la décision initiale communément arrêtée qui est un prolongement d'une centaine de mètres du réseau des eaux usées. Le terrain sur lequel serait située la nouvelle source convoitée par l'APC de Barbacha appartenant à un privé, a précisé encore notre interlocuteur. En attendant, c'est une population de plus de 1700 habitants qui peine à ne pas voir le précieux liquide couler des robinets. L'APC, à son tour, vient de décider en assemblée de « dépêcher tous ces élus à la wilaya ».