L'onde de choc provoquée par la succession de contre-performances enregistrées depuis l'arrivée de Lucas Alcaraz ne s'est pas encore dissipée que la fédération a ouvert un autre front en portant son choix sur Rabah Madjer comme successeur de l'Espagnol renvoyé à ses chères études sur le sol ibérique. La décision a provoqué un tollé général. Les contestataires de ce choix ont l'embarras du choix pour contester le choix et torpiller ce qu'ils qualifient d'«aventure». Ils mettent en avant, à juste raison, la longue «hibernation» de l'ancien coach national et ex-joueur vedette de l'équipe nationale qui n'a plus fréquenté les terrains et le banc depuis au moins une dizaine d'années, si ce n'est plus. Ce choix fait désordre . Beaucoup ont mis en avant le fait que l'intéressé ne détient pas les diplômes requis pour la fonction. En le désignant comme sélectionneur, la fédération n'a pas choisi la facilité, comme le démontrent les commentaires assez vifs pour ne pas dire virulents sur les réseaux sociaux. La fédération s'est-elle encore trompée sur le choix du sélectionneur ? Nombreux sont ceux qui le pensent et ils n'ont probablement pas tort en attendant la vérité du terrain. De toute façon, cette fois c'est l'ensemble des membres du bureau fédéral qui s'est directement impliqué dans ce choix, contrairement à l'épisode Lucas Alcaraz qui était le choix du président. La nomination du nouveau sélectionneur a été tranchée collégialement par les membres du bureau fédéral réuni mercredi dernier.
Une décision collégiale A la question «faut-il garder ou renvoyer Alcaraz?», le bureau fédéral, comme un seul homme, a tranché en faveur du renvoi sur-le-champ. Cette question rapidement évacuée, le bureau fédéral est passé à la seconde question. Quel entraîneur faut-il à la tête des Verts ? A l'unanimité les membres du bureau ont répondu «un Algérien». D'emblée l'option du technicien étranger a été écartée. Un dirigeant fédéral a interrogé ses collègues : « Quel est l'entraîneur algérien qui peut assumer cette fonction?». La réponse a fusé: «Pourquoi pas Djamel Belmadi qui réalise un excellent parcours comme entraîneur au Qatar ?». Cette option n'a soulevé aucune objection parmi les membres du bureau fédéral. Et si pour une raison ou une autre Djamel Belmadi ne peut pas venir, que faut il faire ? «Préparons un plan B», réplique un membre. Dans la foulée il précise sa pensée : «Il y aura Rabah Madjer avec Boualem Charef». Pas d'objection ? OK, Bachir Ould Zmerli est chargé de prendre langue avec Djamel Belmadi. Dans la journée de jeudi les événements se bousculent. Djamel Belmadi décline l'offre pour des considérations personnelles liées, semble-t-il, à la scolarité de ses enfants. Gorge profonde souligne: «Il a été informé de la présence en Algérie d'établissements scolaires où les enfants d'étrangers poursuivent normalement leur scolarité». Jeudi, la fédération tranche en faveur de Rabah Madjer. Dans les prochaines heures, les deux parties se réuniront pour arrêter la liste des entraîneurs qui accompagneront Rabah Madjer dans sa mission. Le staff serait, dit-on, très étoffé. Un ex-directeur technique national (DTN) ferait partie de l'équipe qui travaillera avec Rabah Madjer. En fait n'y aurait-il pas des non-dits sur le choix de Rabah Madjer ? Gorge profonde a une réponse : «L'option Madjer conforte la thèse de l'existence d'un profond malaise au sein du groupe de joueurs de l'équipe nationale. Les déclarations de certains d'entre eux ne font aucun doute là-dessus. La désignation de Rabah Madjer vise un seul objectif. Refédérer le groupe et le vestiaire. L'aura de Madjer ne sera de trop pour accomplir cette mission». Un exercice difficile, mais pas impossible pour Ma-djer qui comme consultant n'a pas souvent été tendre avec des joueurs, qui plus est des cadres de la sélection, à l'occasion des matchs de l'équipe nationale. Une alchimie difficile à réussir.