La chorale de chambre de l'Institut supérieur de musique de Syrie est venue avec dans ses bagages un message, un air de paix. Elle l'a délivré au public algérien et au monde. Ainsi, 16 choristes, accompagnés du pianiste Fadi Jebaily et sous la direction du maestro, Missak Baghboudarian, qui n'est plus a présenter, ont repris du Brahms (sélection de Zigeunerlieder) et Richard Rodgers (Blue Moon). Les «chœurs» de Syrie ont brillé par un «mouachah» issu répertoire de la musique andalouse, Lama bada yatathana, Hilwa Ya Baladi, de Marwan Saâd et Baligh Hamdi- qui sera repris par la diva Dalida-. Mais avec Ya Rayah du légendaire. Dahmane El Harrachi et internationalisée par Rachid Taha et Hamdoulilah mabkache Listiaamar fi bladna, du géant El Hadj M'hamed El Anka, cette chorale a transformé la salle de l'Opéra d'Alger en un immense karaoké. Tout le monde chantait sur cette nouvelle version lyrique couverte par des youyous. «Merci du fond du au peuple algérien. Nous étions toujours invités durant la guerre...», s'adressera au public le maestro Missak Baghboudarian. Ce qui lui vaudra une standing ovation scandant: «Souria, Souria ! (Syrie, Syrie!)» Le trio espagnol Fortuny présentera une dialectique orchestrale entre piano, violon et violoncelle. Une belle musique de chambre, mais pas à part. Les solistes de Saint-Pétersbourg jouent plus vite que la musique. Douze violons, deux violoncelles et une contrebasse. Une précision au cordeau sur Gieg, Tchaykovsky, Mozart ou encore Bartok. Cette 9e édition du festival a été marquée par un grand professionnalisme. «Je remercie Abdelkader Bouazara, commissaire du festival, ainsi que l'équipe de l'Opéra d'Alger pour cette édition réussie. Une bonne organisation. Ce succès est dû aussi grâce au public et aux familles venus en force. La 10e édition ne sera que meilleure en rallongeant d'un jour la durée du festival...», déclarera Azeddine Mihoubi, ministre de la Culture. Ce festival a été soutenu par l'Office national des droits d'auteur (ONDA), dont le DG est Sami Bencheikh.