Demain s'achève le premier Salon de la bande dessinée de Tizi Ouzou, inauguré mercredi dernier, le 18 octobre. Intitulée «Tizi en bulle», cette manifestation est venue répondre aux grandes passions locales pour le neuvième art, une dizaine de jours seulement après la clôture du Festival international de la Bande dessinée d'Alger qui célébrait cette année son dixième anniversaire. A côté de cette rencontre annuelle de premier plan dans notre pays, il y a de la place pour de nombreuses autres manifestations locales à travers le pays, sans doute plus modestes mais infiniment utiles au développement du neuvième art en Algérie, et ce, tant du point de vue de la promotion des œuvres et des auteurs que de la constitution de lectorats du genre. Le réseau de distribution du livre dans notre pays étant largement déficient, notamment par le manque terrible de librairies, ces manifestations du pays profond peuvent offrir, en attendant, des opportunités de vente aux maisons d'édition qui se sont investies dans ce domaine. Une remarque qui vaut d'ailleurs autant pour les albums de BD que pour les autres catégories éditoriales. La ville de Béjaïa avait abrité en mars 2015 une première édition d'un Festival de la BD. Sympathique et méritoire initiative, elle n'a pas connu de suite, et c'est tout ce que nous ne souhaitons pas à la nouvelle manifestation de Tizi Ouzou. Celle-ci, organisée par la Direction de la Culture, dont la responsable, Mme Nabila Goumeziane, redouble d'efforts pour l'épanouissement de la vie culturelle, le premier Salon de la BD de Tizi Ouzou a été monté avec la participation des éditions Z-Link qui se distinguent par le développement et la diffusion de ce qu'on a désigné comme Manga-DZ. La manifestation a mobilisé plusieurs institutions culturelles locales œuvrant dans une belle synergie, à savoir la Bibliothèque principale de lecture publique, la Cinémathèque de Tizi Ouzou, l'Ecole régionale des Beaux-arts d'Azazga, le Centre des enfants assistés de Boukhalfa et la maison de la Culture Mouloud Mammeri. Ce premier Salon a présenté une panoplie complète d'activités, combinant plusieurs expositions de planches BD et de figurines Manga, des ateliers d'initiation artistique pour enfants et adultes, la projection de films d'animation (dont la ville comprend plusieurs talents de haut niveau et un studio réputé de création, Real Dream Digital), l'inévitable rencontre de cosplay (défilé de costumes de personnages de BD) qui passionne les jeunes, ainsi que des conférences autour du 9e art. Ainsi, Salim Brahimi, directeur des éditions Z-Link dont une exposition présentait les 23 ans de création, est venu parler au public de l'évolution du cosplay algérien tandis que le journaliste et écrivain, Lazhari Labter, auteur d'un ouvrage sur l'histoire de la BD, devait animer une conférence-débat sur la BD en tamazight. On comptait aussi au programme Djilali Beskri pour la présentation des films d'animation «Tales of Africa» qu'il a dirigés avec son studio Dynamics Art Vision soutenu par l'AARC. Il ne s'agit là que de quelques éléments d'une programmation généreuse et foisonnante. Consacré à un hommage au dessinateur Saïd Zanoun dont les créations remontent aux années 60', ce premier Salon de la BD à Tizi Ouzou mérite d'être réédité et son exemple repris par d'autres villes du pays.