Les protestataires dénoncent le silence du gouvernement concernant une affaire qu'ils considèrent comme une «injustice» Le comité citoyen de soutien aux travailleurs de Cevital et aux investissements économiques dans la wilaya de Béjaïa appelle «le peuple algérien» à une marche pacifique le dimanche 29 octobre à 10h qui s'ébranlera du site du complexe agroalimentaire sis au port de Béjaïa vers le siège de la wilaya. Par cette action, le bureau du comité veut exiger «l'accostage des bateaux transportant les équipements du projet de réalisation de l'usine de trituration de graines oléagineuses au port de Béjaïa». Le comité estime que le silence du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, devant les interpellations des députés lors de la présentation de son programme, l'esquive du ministre des Transports face aux questions des journalistes et des parlementaires de la région lors sa dernière visite à Béjaïa et enfin le mutisme du wali de Béjaïa «confirment que les institutions de l'Etat sont otages de lobbys et que les agitations du directeur du port de Béjaïa ne sont que l'effet des ombres chinoises de ses parrains». A cet effet, le comité de soutien aux travailleurs de Cevital interpelle le président de la République et le Premier ministre pour la énième fois afin de débloquer l'investissement de cet industriel et d'engager «une commission d'enquête sur la gestion désastreuse et douteuse du directeur du port de Béjaïa». En second lieu, le bureau du comité revendique «une répartition juste et équilibrée des investissements et de la richesse dans notre pays». Il rappelle à ce propos qu'un rapport détaillé a été rendu public pour dénoncer la politique du deux poids deux mesures du gouvernement et ont mis en évidence «la partialité du gouvernement, qui est resté silencieux devant les blocages dont sont victimes Cevital et notre région». Un silence, ajoute le communiqué, «qui contraste avec son soutien appuyé à la construction et en plein cœur du port de Djendjen (Jijel) de deux unités de trituration de graines oléagineuses, quatre fois plus chères et deux fois moins performantes que celle achetée par Cevital». Exprimant sa solidarité avec les travailleurs de Cevital et sa direction après l'incendie qui a ravagé vendredi dernier un hangar de stockage de la matière première, destinée à la fabrication du sucre roux, dans l'enceinte de l'usine du groupe d'Issad Rebrab, le comité dénonce «l'intrusion» du directeur de l'EPB, Djelloul Achour, dans cette affaire, lui qui est incontestablement partie prennante dans l'affaire du blocage du matériel de Cevital, aux yeux des responsables du comité. Ces derniers semblent reprocher au DG du port de vouloir clôre très tôt l'enquête diligentée par la police pour déterminer les causes exactes du feu et qu'il n'est pas du ressort du DG de déclarer à la presse que «l'origine de l'incendie est due à un frottement de fer contre fer», s'étonnent les rédacteurs du communiqué.