Rien ne va plus entre les ouvriers de la construction de la centrale électrique de Kaïs à Khenchela, et la direction de la multinationale sud-coréenne GS/Daelim chargée du projet. Hier, et après une trêve qui a duré presque deux mois, les ouvriers ont repris le chemin des protestations, en organisant un sit-in au sein de l'entreprise pour dénoncer «le non-respect des engagements et des promesses prises par la multinationale en août dernier». Selon un représentant des travailleurs, «la direction n'a pas tenu toutes ses promesses, et elle ne cesse d'intimider les cadres syndicaux», et «fait montre d'une mauvaise foi». Ajoutant, «d'ailleurs un syndicaliste vient de recevoir une menace verbale pour mettre fin à son contrat ce mois-ci». La même source ajoutera que «l'administration a décidé d'appliquer des nouvelles dispositions, en établissant des contrats d'emploi mensuels, ce qui montre sa mauvaise intention envers l'employé algérien». À souligner que les employés de la compagnie ont déclenché une grève de neuf jours, il y a presque deux mois, en demandant leurs droits, conformément au Code du travail. Les protestataires reprochent à la compagnie étrangère «plusieurs infractions en matière de droits du travail et de sécurité sociale : contrats des salariés non conformes, fraudes parafiscale et fiscale, fraude sociale par de fausses déclarations des salaires auprès de la CNAS et de la Cacobatph (Caisse nationale des congés payés et du chômage-intempéries des secteurs du bâtiment, des travaux publics et de l'hydraulique), ce qui permet à cette entreprise de tricher sur ses charges sociales». À ces infractions, il faut ajouter le non-respect du Code du travail : abus dans le nombre d'heures de travail effectif et absence de système régulier de récupération. Cette situation perdure depuis trois ans. Des dépassements ont été signalés et enregistrés par l'inspection du travail. Les protestataires interpellent le ministre du Travail, afin qu'il prenne vite une décision ferme à l'encontre de cette entreprise qui viole les droits légaux des travailleurs, et qu'il incite ses responsables à respecter le Code du travail. Pour rappel, c'est la Société de production de l'électricité (SPE), filiale de Sonelgaz, qui est le maître d'ouvrage de ce projet de centrale électrique de Kaïs, le marché ayant été attribué, en 2013, à cette firme sud-coréenne pour un montant de près de 900 000 dollars.