La multiplication des projets de construction et de travaux publics a boosté l'emploi dans la région d'Annaba, qui connait une petite embellie et une bouffée d'oxygène pour les milliers de chômeurs. La multiplication des projets de construction et de travaux publics a boosté l'emploi dans la région d'Annaba, qui connait une petite embellie et une bouffée d'oxygène pour les milliers de chômeurs. Sur le plan officiel pourtant, les chiffres du chômage sont restés presque les mêmes avec cependant une évolution positive de l'ordre de 1,5 à 2%, alors que dans la réalité celle-ci dépasse les 4% sur un taux global estimé à 16%. Ces chiffres sont faussés du fait que les entreprises du BTP et certains particuliers, commerçants pour la plupart, ne déclarent pas les salariés à la Caisse nationale d'assurance sociale (Cnas), et ce outre les personnes activant dans l'informel qui continuent à «vivoter» malgré les différentes campagnes pour son éradication. En effet, l'inspection de travail de la wilaya, qui a effectué 5 129 contrôles au niveau des entreprises, a relevé pas moins de 4 892 infractions à la législation du travail, qui ont donné lieu à 1 350 procès-verbaux et 3 542 mises en demeure notifiés aux employeurs. Ces entorses à la loi concernent particulièrement les entreprises activant dans le BTP et ont trait à différentes infractions. Non déclaration à la Cnas des travailleurs, salaires en dessous du Snmg, emploi direct sans bulletin de présentation délivré par l'Agence nationale de l'emploi (Anem), embauche de ressortissants étrangers sans permis de travail, absence de fiches de paie et non respect des dispositifs de sécurité sur les chantiers, échafaudages non conformes aux normes pouvant provoquer des accidents sont les infractions les plus recensées. Les ouvriers travaillant dans le secteur ne sont pas dotés d'équipements de protection (souliers de sécurité, casques, gants, combinaisons de travail et autres) et sont ainsi exposés à des risques qui peuvent être évités. Il faut dire que certaines entreprises n'ont aucun respect pour la législation du travail, ce qui compte pour elles c'est avant tout d'engranger des bénéfices sans se soucier le moins du monde de la santé et de la sécurité des salariés, dont la plupart ne connaissent pas leurs droits ou alors ne les réclament pas de crainte d'être licenciés sur le champ. Les syndicats autonomes et même l'Ugta n'arrivent pas à s'implanter au sein de ces entreprises car, d'une part, les mouvements des personnels sont trop fréquents et par conséquent les bureaux qui seraient installés ne seraient pas représentatifs. D'autre part, les ouvriers ne veulent pas se syndiquer sachant que cela serait très mal vu par les patrons et que cela amènerait tôt ou tard leur éviction. Au niveau des commerces, des professions libérales, médecins, avocats, cliniques privées, huissiers de justice et autres, la majorité des salariés ne sont pas déclarés et cela dure depuis des années. Il n'y a pas de contrat de travail, pas de fiche paie, pas de congé annuel avec des salaires en dessous du Snmg. Les employeurs en profitent et à la moindre réclamation, le salarié est congédié sans possibilité de recours car ne possédant aucun document prouvant qu'effectivement celui-ci a travaillé. Toujours est-il que l'inspection de travail multiplie ses interventions pour amener toutes les entreprises défaillantes à se conformer à la loi ce qui a eu un effet positif puisque, selon nos informations, des chefs d'entreprise se sont rapprochés de la Cnas pour régulariser leur situation au plus vite de crainte d'être poursuivis pour ce type d'infractions avec toutes les conséquences que cela induit. M. R.