Des parents d'élèves et des enseignants dénoncent les conditions de scolarité dans les périphéries de la ville. «Dans le CEM Yasmine 4, une classe accueille 60 élèves et trois enfants partagent une seule table. D'autres élèves sont debout faute de chaises», relatent des parents d'élèves en colère. Quelques semaines après la rentrée des classes, les enseignants sont excédés et au bord de la crise de nerfs. Les parents d'élèves se mobilisent en intervenant auprès des instances concernées (académie, daïra et APC) pour réclamer une solution urgente à cette situation. Une pétition, qui a recueilli des dizaines de signatures, a été adressée au wali. «Ce CEM, réalisé pour accueillir 500 élèves, a dépassé ses capacités de 300%. Ils sont près de 1700 élèves à suivre leurs études dans ce collège», regrettent les parents d'élèves. Le sureffectif ne concerne pas uniquement ce collège, mais de nombreux établissements des trois cycles dans cette zone qui souffrent de la surcharge des classes. «Nous sommes 50 élèves par classe au lycée Bouaziz Rabia à haï Yasmine. Je n'arrive plus à suivre mes cours», regrette cette élève de classe terminale. Le coordinateur du Snapest estime, à ce propos, qu'il existe un sérieux problème de sureffectif des élèves. «Les établissements scolaires du centre-ville se vident, mais en parallèle les lycées et collèges de la périphérie croulent sous le sureffectif. Nous avons une moyenne de 50 élèves par classe dans de nombreux lycées à Bir El Djir (Moulay Hassan), Es Sénia (Cdt Ferradj), haï Yasmine (Bouaziz Rabia), haï Bouamama (Hassi) et Oued Tlélat. Au lycée de Canastel, le personnel enseignant menace de recourir à la grève pour dénoncer le sureffectif des élèves et le déficit en encadrement pédagogique et administratif. Nous avons finalement réussi à obtenir récemment un éclatement des classes de 60 élèves dans ce lycée», affirme Benaïssa Adel, coordinateur wilaya de ce syndicat autonome. La carte scolaire perd ainsi le nord à Oran. Le relogement de centaines de milliers de familles depuis 2004 dans les banlieues de la ville et le retard dans la réalisation des infrastructures d'accompagnement, notamment les établissements scolaires, dans ces zones a faussé tous les calculs des autorités locales.