Bien qu'il ait été exclu de la liste des hôtels à privatiser, ce déclassement risque de lui porter un sévère coup. Ces réserves sont intervenues à la suite d'une opération de contrôle classement/reclassement de 42 établissements hôteliers, dont le Seybouse, effectuée depuis près d'une année par la direction du tourisme de la wilaya. Trois de ces hôtels d'une capacité cumulée de 119 lits se sont autoconvertis en dortoirs. Leur incapacité à se conformer aux normes touristiques est un des motifs de leur décision. D'autres ont fait l'objet de mesure de fermeture provisoire jusqu'à la levée des réserves émises par la commission de contrôle. « Cette procédure de fermeture concerne les établissements ayant fait l'objet d'une mise en demeure. Sur les 42 établissements inspectés, 3 seulement sont conformes aux normes universellement requises », a estimé M. Sekfali, directeur du tourisme. Dans leur constat, les inspecteurs du tourisme ont relevé de nombreuses infractions, particulièrement à l'hôtel Seybouse. Leur constat a été transmis au ministère de tutelle pour désigner une commission de contrôle de niveau ministériel. « Il faut savoir qu'au-delà du classement 2 étoiles, le ministère intervient », a précisé ce responsable. Dans une circulaire transmise à l'ensemble de ses structures décentralisées, le ministère souligne qu'un délai d'une année pour une mise à niveau est accordé à tous les établissements ayant préalablement été mis en demeure. Une mise à niveau réalisable, selon M. Sekfali, qui argumente la convention cadre signée entre le ministère du Tourisme et le Crédit populaire algérien. Elargie à d'autres institutions financières, cette convention permet aux hôteliers d'accéder rapidement à des crédits pour la mise à niveau de leur établissement. « Il y a eu trop de déliquescence dans notre secteur à Annaba. Il est impératif de reprendre la situation en main pour relancer efficacement et durablement le tourisme. Dans l'impossibilité de compter sur l'aspect quantitatif dans l'immédiat, nous devons au moins veiller à offrir des capacités et des services de qualité. Il est navrant de constater que plus de 80% des hôtels algériens ne répondent pas aux normes internationales », a révélé ce même responsable. Vieux ou nouveaux bâtis, les hôtels de la wilaya de Annaba présentent un état de désolation. A la vieille ville et au vieux centre-ville de Annaba, odeur de cramoisie, de renfermé et même nauséabonde accueille le client. De la literie à la propreté douteuse à la présence de rongeurs et de bestioles en tous genres dont les puces et les cafards, le client n'a pas le choix.